Malgré la sécheresse persistante qui affecte la région, l'on continue à gérer l'eau comme si de rien n'était. Il n' y a pas eu, par exemple, de mesures spéciales en matière d'économie ou de distribution du précieux liquide et le sous-directeur en charge du dossier à la direction de l'Hydraulique, contacté sur le sujet, a tenu des propos plutôt rassurants. D'après lui, il n'y a pas de soucis à se faire sur ce plan car « nous ne prélevons que 30 000 m3 par jour du barrage de Sidi Yacoub pour l'AEP et que la demande est moins importante qu'en été ». Il reconnaît toutefois que le niveau des deux barrages de la wilaya a sensiblement diminué ces dernières années en raison de faibles précipitations sur les bassins versants. Il dit, par ailleurs, ignorer le volume réel de l'eau emmagasinée par les deux ouvrages hydrauliques. Nous avons tenté d'en savoir plus sur ce volet auprès de l'agence nationale des barrages et des transferts (ANBT), malheureusement, toutes nos tentatives sont demeurées vaines, à croire que les chiffres relatifs aux quantités stockées relèvent du secret d'Etat. Rien d'étonnant dans ces conditions à ce que la crise d'eau soit totalement méconnue du grand public, ce qui encourage le gaspillage et les réflexes d'une utilisation ordinaire de cette substance vitale. Plus bas niveau En revanche, ce que nous savons de sources sures, c'est que le volume stocké par les deux barrages réunis ne dépasse guère les 60 millions de m3, sur une capacité de stockage respective de 285 et 116 millions de m3. D'ailleurs, vu cette situation, les responsables concernés ont dû stopper l'irrigation à partir de ces ouvrages, dont l'un d'eux, en l'occurrence celui d'Oued Fodda, serait à son plus bas niveau. Exceptionnellement, des quotas d'eau y ont été prélevés cette année et distribués, de mai à septembre dernier, pour les besoins des vergers agrumicoles et autres arbres fruitiers situés sur la plaine du Cheliff. A moins d'un changement climatique durant les prochaines semaines, le manque d'eau pour l'agriculture risque d'être durement ressenti par les fellahs ne disposant pas de forages. D'ores et déjà, beaucoup d'entre eux n'ont pu entamer les travaux de labours semailles à cause de l'absence de pluies, surtout en cette période consacrée au lancement de ce type d'opération. Pour l'heure, seul le barrage de Sidi Yacoub, se trouvant dans la commune de Oued Abdelkader, demeure exploité pour l'AEP uniquement, en approvisionnant aussi bien le chef-lieu de wilaya qu'une dizaine d'autres communes, parmi lesquelles celles du littoral ouest. Mais, pour combien de temps encore ? Car les réserves de celui-ci ne cessent de baisser au fil des semaines.