La sécheresse persiste dans la wilaya avec sont lot d'inquiétudes et de restrictions autant pour les fellahs que pour les consommateurs. L'on sait, par exemple, que l'irrigation est interdite à partir des deux barrages que compte la région, et le quota journalier destiné à l'AEP a subi une nouvelle diminution depuis la semaine dernière. En effet, de 40 000 mètres cubes par jour, ce dernier a été ramené à 30 000 il y a deux mois, puis à 20 000 m3 à compter de dimanche dernier. L'information nous a été confirmée par les services concernés qui précisent que la mesure obéit à des directives du ministère des Ressources en eau, compte tenu de l'absence de pluies depuis plusieurs mois. Conséquence : L'on s'attend à des restrictions dans la distribution et la répartition des quantités journalières prélevées du barrage de Sidi Yacoub pour les besoins de l'alimentation des habitants du chef-lieu de wilaya et d'une dizaine de communes du nord de la wilaya, dont celles du littoral ouest. Cependant, le directeur Régional de l'ADE tient à rassurer que ses services s'attellent à mettre en place un « nouveau programme de distribution qui prendra en charge cette diminution, dans le but d'assurer un approvisionnement normal des populations ». Et d'ajouter que les quantités emmagasinées actuellement par ledit barrage, réservé à l'AEP, permettront de satisfaire les besoins locaux jusqu'au mois de mars prochain. Situation inquiétante L'eau est déjà rationnée puisqu'elle n'est distribuée qu'un jour sur trois dans la plupart des quartiers du chef-lieu de wilaya. Dans d'autres cités, par contre, c'est la sécheresse totale et l'on se voit carrément obligé de recourir à l'achat des citernes d'eau. L'absence de précipitations à, comme il fallait s'y attendre, entraîné une baisse inquiétante du volume des deux barrages, dont le niveau ne cesse de diminuer. Celui-ci pourrait avoisiner les 50 millions de mètres cubes pour les deux ouvrages réunis, qui disposent respectivement d'une capacité de stockage de 116 et 280 millions de mètres cubes. La côte d'alerte est ainsi atteinte et l'on mise sur la réhabilitation de l'ancien réseau de distribution des forages publics (opération en cours) pour renforcer l'AEP de la ville de Chlef et ses environs. La sécheresse qui affecte la région a, en outre, entraîné un rabattement important de la nappe phréatique de la plaine du Cheliff, suite à une surexploitation de la ressource. « D'habitude, on mettait un quart d'heure pour remplir une citerne de 3 000 litres. Aujourd'hui, il en faut beaucoup plus pour la même quantité », nous disait le propriétaire d'un forage au centre-ville de Chlef.