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L'interprétation des données historiques représentatives de l'économie algérienne
La statistique au secours des suppositions hypothético-déductives
Publié dans El Watan le 09 - 05 - 2017

Les statistiques macroéconomiques diffusées par les organismes de référence tels que le Fonds monétaire international (FMI), l'Organisme de coopération et de développement économique (OCDE) et Eurostat, ainsi que le Bureau of Census, le Bureau of Labor Statistics et la Fed aux Etats-Unis d'Amérique, sont des fondamentaux sur lesquels des décisions sont prises régulièrement par les décideurs de chaque pays, qu'ils soient au gouvernement ou dans des structures importantes (Bourse, Grands comptes).
De plus, ces organismes (FMI notamment) ont établi des règles pour homogénéiser et rendre cohérentes les définitions et méthodes de calcul, de sorte à pouvoir faciliter la comparaison entre les pays. Ceci permet également d'unifier les opérations pour minimiser les erreurs d'estimation. Toutes les économies à travers le monde, notamment les plus développées, ne peuvent plus faire abstraction de ces diffusions périodiques chiffrées. Si ces données ne sont pas définitives et révisées régulièrement, elles demeurent néanmoins des étalons sur lesquels on se base pour prendre des décisions, tout en œuvrant en parallèle à améliorer leur collecte et leurs estimations.
En revanche, des économies émergentes ne sont pas arrivées à une maturité telle pour disposer de systèmes statistiques évolués. Si nous nous intéressons à l'Algérie par exemple, des difficultés persistent dans la collecte, l'estimation et la diffusion des données. Notre pays a hérité d'un système statistique élaboré datant des années 70' bien performant certes, mais les données ont connu une stagnation en termes d'actualisation et de fiabilité, marginalisées surtout durant la décennie noire des années 90'. Mais bien avant cela, le marché informel et la non-facturation des transactions, avait — et continue toujours — de léser significativement ce domaine.
Elaborer les comptes de la nation périodiquement est un travail de longue haleine, qui nécessite des connaissances et des efforts non négligeables au vu du nombre important de données à traiter. Des problèmes persistent, car ces données chiffrées ne sont pas encore exploitées convenablement et doivent être intégrées comme appui dans le processus de développement de notre économie. Raisonner historiquement en termes d'évolution périodique et temporelle est pratiquement impossible dans certains cas : la diffusion est soit incomplète, présentant des «trous» durant certaines périodes, sinon il s'agit d'actualisation, où plusieurs organismes statistiques nationaux connaissent des retards dans leurs diffusions.
De plus, même si nos statisticiens disposent d'une expérience et sont avisés sur les méthodes d'élaboration de définition et d'estimation, ces dernières présentent toutes encore des lacunes et doivent être revues afin d'améliorer la qualité des données. Cependant, il est possible d'exploiter les séries existantes car des améliorations ont été constatées dernièrement. L'ONS diffuse régulièrement depuis quelques années les comptes nationaux en trimestriel. Ces comptes n'existent pas en termes bruts ni en volume (à part en taux de croissance) pour l'instant. L'indice des prix à la consommation est disponible en mensuel.
En ce qui concerne les échanges extérieurs, nous avons réussi à nous procurer (avec l'obligeance de l'ONS) une rétrospective des échanges par groupes d'utilisation, que nous continuons d'actualiser avec les publications récentes du CNIS des douanes algériennes. Prenons comme exemple un sujet d'actualité concernant notre économie : la baisse des exportations d'hydrocarbures et notre dépendance consommatrice à l'égard des produits et services étrangers. Nous disposons maintenant de plusieurs variables à fréquence courte, mensuelle ou trimestrielle, ce qui permet de relever des informations intéressantes.
En observant (Cf. figure 1) l'évolution des prix du pétrole, comparativement à celle du Produit intérieur brut (PIB), corrigé des variations saisonnières en prix constants, on voit bien l'effet néfaste sur l'économie de la chute des prix du brut. De plus, si l'on raccourcissait la périodicité des variables en passant de l'annuel au trimestriel, on peut constater un double effet de la variation de ces prix sur la croissance :
- un effet de court terme en 2008, avec la chute brutale des prix du brut qui se répercute systématiquement sur la croissance ;
- un effet de long terme, avec une baisse significative du prix, entraînant une récession qui débute en 2014. La tendance du PIB remonte légèrement au troisième trimestre de 2016.
La spéculation sur le marché des matières premières, associée à la crise des subprimes affectant le monde entier a entraîné cette chute brutale, qui s'est directement répercutée sur la croissance économique du pays. Cet événement à caractère atypique a été rapidement absorbé, où l'on voit une reprise rapide, avec une hausse tendancielle des cours.
En revanche, à moyen et long termes, la tendance baissière est manifeste, qui enregistre une légère reprise à partir de 2016. Près de la moitié de nos importations proviennent des pays membres de l'Union européenne. Elles sont donc facturées en euros. Or, nos principales rentrées en devises, elles, sont libellées en dollars provenant de la manne pétrolière.
En plus de subir l'inflation européenne induite par la hausse des prix du pétrole, l'Algérie subit également l'effet de change néfaste d'un dollar faible par rapport à la monnaie de l'Europe. Notons néanmoins que notre dépendance aux produits de l'UE baisse, qui était de 57-59% en 2000-2003 et qui passe à 47% en 2016. La part des importations asiatiques, elle, a augmenté continuellement.
Si l'on compare nos réserves en devises libellées en dollars et en euros (Cf. figure 2), on observe clairement l'écart considérable qui se contracte depuis la mise sur le marché de l'euro en 2002 jusqu'à fin 2014. Le dollar tente de rattraper sa parité de jadis à partir du premier trimestre de 2015, puisqu'un euro coûte près de 1,06 dollar en 2016. Ce dernier valait 80 centimes d'euro (moins de 65 centimes durant certaines périodes) durant toutes les années précédentes pratiquement (Cf. figure 3).
Notre pouvoir d'achat à l'international, chez nos principaux clients européens, reprend des couleurs grâce à la reprise du dollar face à sa monnaie concurrente. Il en résulte une facture d'importation moindre, qui compense en partie l'érosion du stock de devises induite par la baisse des exportations d'hydrocarbures.
Quelles prévisions de croissance pouvons-nous escompter compte tenu des tensions sur le marché des matières premières ?
Il est très difficile de prévoir l'évolution des prix du pétrole, car plusieurs paramètres sont à prendre en considération. Entre l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et beaucoup d'organismes et d'experts, on voit apparaître plusieurs raisonnements plausibles, mais leur combinaison ne peut aboutir avec quelque certitude à un chiffre définitif.
On cite, d'une part, la croissance de l'électrique, la baisse du diesel et l'augmentation de la consommation d'essence. On note, d'autre part, la baisse des investissements dans l'extraction de pétrole et le raffinage, ainsi que la hausse de la demande asiatique, notamment pour le transport de véhicules utilitaires, les camions et les avions. Notons par ailleurs la réduction de la production instaurée par l'OPEP.
Et enfin, nous citons le gaz de schiste, qui est une arme redoutable exploitée par des pays comme les Etats-Unis d'Amérique pour «contrôler» les niveaux de stock de pétrole et de gaz conventionnel sur le marché. Mais le très fort engouement pour cette matière première risque de faire «pshitt» à cause notamment des coûts et des problèmes environnementaux de son extraction, ainsi que la durée de vie des puits, du moins à court et moyen termes.
En revanche, n'omettons pas le fait qu'il y a un niveau élevé de stock de pétrole non encore écoulé, qui ralentit la demande, mais qui va progressivement s'amenuiser durant les prochaines années. Les experts pensent, compte tenu de tous ces paramètres, qu'il n'y aura pas de choc pétrolier, mais plutôt une croissance modérée et soutenue de la demande et des prix, et ce, jusqu'en 2040.
Si l'Etat algérien gagne son pari d'assister son investissement productif intérieur afin de moins dépendre des importations de produits étrangers, il se peut que l'on atteigne un équilibre de plus en plus stable, avec moins de surprises sur la courte période et une tendance haussière modérée à moyen et long termes.
Ainsi, à travers cet exemple, passer à une analyse conjoncturelle infra-annuelle permet d'appréhender plus rapidement les phases de récession et de croissance. On observe mieux les fluctuations qui permettent d'anticiper quelque évolution d'une variable macroéconomique, plutôt que de constater année par année son état. Si les grandeurs macroéconomiques sont de plus en plus disponibles en espérant que leur définition, estimation et publication périodique soient améliorées, il sera opportun de les exploiter comme outil devant être intégré dans le processus de développement de notre économie.


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