Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) veut limiter l'immunité parlementaire aux seules critiques de la politique de l'Exécutif. Réuni hier à Alger, le secrétariat national du parti a instruit ses députés d'élaborer une proposition de loi à cet effet. «Cette proposition vise à la restriction de l'immunité parlementaire des députés aux seules activités qui concernent la critique de la politique de l'Exécutif et de sa représentation à tous les niveaux institutionnels», lit-on dans un communiqué rendu public par le parti. Outre cette initiative, les nouveaux élus du RCD sont également instruits pour demander la mise en place d'une commission d'enquête sur la gestion du Club des Pins. «Cette commission se penchera sur la source et l'exécution de son budget de fonctionnement, les modalités d'accès et l'état des lieux », ajoute la même source. N'ayant pas commenté la publication des résultats définitifs des législatives du 4 mai dernier, le RCD est revenu sur les constats fait à l'occasion de ce scrutin, notamment l'abstention et la fraude. «L'abstention record qui a marqué ce rendez-vous interpelle en premier lieu par son élargissement à toutes les régions du pays. Elle n'est plus l'œuvre des seules wilayas du Centre», précise-t-on. Selon le même document, les multiples artifices de fraudes mis en œuvre dans ce scrutin «dénotent à la fois d'une volonté politique centrale de soustraire les résultats à la volonté des électeurs mais, plus grave encore, de l'émergence de groupes d'intérêts qui ont pris le contrôle des moyens de l'Etat au profit de chapelles politico-mafieuses». « Cet état de fait ne dédouane pas les institutions, bien au contraire, mais confirme une accaparation (privatisation) dangereuse des prérogatives de l'Etat. La crise économique, financière et politique que le pays affronte et la fragilisation du tissu social n'ont pas imposé plus de responsabilités pour les tenants d'un système politique qui a ruiné le pays. Le mal est sans doute plus profond que ce que révèle l'analyse pour un observateur de la scène politique nationale», lit-on dans ce document. Vers le report du congrès ordinaire Dans la foulée, le RCD estime que la priorité est «de construire un rapport de force qui réunit le plus grand nombre et qui vise à imposer une politique conforme aux intérêts de la majorité et donc du pays». Revenant sur le rôle que doit jouer le parti à l'APN, la direction du RCD souligne que «ses parlementaires ont pour rôle d'animer une tribune pour témoigner et aider à la construction d'une telle force nécessairement en dehors de cette assemblée croupion». «L'avènement d'une transition démocratique conduite par une assemblée élue par le mécanisme d'une instance indépendante de gestion des élections est plus que jamais l'issue qui restaure la souveraineté du peuple algérien et sauvegarde son unité. C'est le combat de notre parti», souligne encore le parti. Evoquant la décision prise par le ministère du Travail de dissoudre le Syndicat des travailleurs de Sonelgaz (Snateg), la direction du RCD dénonce une volonté «de mettre hors la loi les activités de cette organisation». Affirmant avoir introduit plusieurs demandes de la réservation de salle pour la tenue de son congrès prévu pour les 30 juin et 1er juillet 2017, le RCD dénonce ces entraves et laisse entendre que l'échéance pourrait être reportée. «Le prochain conseil national aura à déterminer la date et les modalités du congrès», précise-t-on dans le même communiqué.