Les communaux ne s'avouent pas vaincus. Les membres du conseil national de la Fédération des communaux ont décidé à l'unanimité de poursuivre la contestation par des grèves cycliques mensuelles de dix jours renouvelables chaque mois à partir de demain lundi 22 mai au mercredi 31 mai. Dans un appel rendu public et signé du président de cette fédération (Snapap), affiliée à la Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (CGATA), Kamel Behat appelle ses collègues communaux à se mobiliser «davantage par solidarité pour leurs collègues des wilayas et communes suspendus, harcelés et intimidés abusivement». «La protestation dure depuis plus d'une année. Les communaux organisent des grèves cycliques de trois jours par semaine pour exiger la satisfaction de leurs revendications. Le mouvement est monté d'un cran par l'organisation de cette grève de 10 jours», signale Nabil Ferguenis, membre du Snapap. Réuni le 10 mai à la Maison des syndicats de Bab Ezzouar (Alger), le conseil national du secteur des communaux a présenté le bilan de la grève cyclique lancée le 11 avril 2016 et procédé à une «analyse profonde» de la situation qui prévaut dans le secteur des communes. Il a été ainsi constaté des «atteintes» aux libertés syndicales enregistrées quotidiennement au niveau national avec la «complicité» des pouvoirs publics. Le bilan fait état de la dégradation du pouvoir d'achat des travailleurs communaux face à la cherté de la vie et de la précarité de l'emploi qui s'installe de plus en plus dans les communes par le «recours abusif» aux recrutements précaires dans le cadre du pré-emploi, emploi de jeunes, AIC, etc. Les membres du syndicat ont noté la non-satisfaction de leur plateforme de revendications, la fermeture des portes du dialogue et le recours aux intimidations et à la justice pour casser le mouvement de grève, «en violation totale» de la Constitution, toutes les lois de la République et les conventions internationales ratifiées par l'Algérie. Par leur mouvement de grève, les communaux entendent exiger la révision des régimes indemnitaires, des allocations familiales, etc., la révision du projet du code du travail selon des amendements apportés par les experts du département du code du travail du Bureau international du travail (BIT) et le maintien de l'ancien régime de retraite sans condition, ainsi que la réduction de l'IRG pour une justice sociale. Faisant face à une réaction parfois dure de l'administration, le syndicat réclame l'intégration en priorité de tous les contractuels et les vacataires en poste, la réintégration de tous les pré-emplois et le filet social dans des postes permanents, l'ouverture des formations spéciales pour les corps techniques afin de bénéficier des promotions ainsi que l'intégration de tous les travailleurs recrutés dans le cadre de la sous-traitance dans les postes permanents. Les communaux souhaitent par ailleurs l'annulation de la loi interdisant aux travailleurs communaux de se porter candidats aux élections «sachant que les travailleurs sont la colonne vertébrale de la gestion administrative».