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Sucre et Ramadhan : Tentation dangereuse
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Publié dans El Watan le 07 - 06 - 2017

La norme mondiale de consommation de sucre est estimée à 20 kg par an. En Algérie, elle dépasse largement cette moyenne, pour être de
42 kg par an. Durant le mois de Ramadhan, elle atteint des pics inimaginables avec des mets, boissons et autres friandises tous hyper sucrés.
Y a-t-il un Algérien qui ne consomme pas de zlabia, qalb ellouz, des boissons gazeuses ou autres durant le mois de Ramadhan ? De prime abord, la réponse serait tout simplement négative. Elle est vite confirmée par la réalité du terrain où plusieurs commerçants changent d'activité pour se convertir en vendeurs de friandises et gâteaux orientaux tant la demande pour ces produits est forte.
Des marchands joignent à cette «spécialité ramadanesque» la vente de tout type de boissons, dont essentiellement le cherbet (une sorte de citronnade artificielle à forte dose de sucre). Un déplacement dans les différentes ruelles d'Alger, tout comme dans les autres wilayas du pays, notamment en fin de journée, laisse voir le spectacle de consommateurs tenant d'une main une boîte de gâteaux, dont essentiellement qalb ellouz, et de l'autre des boissons. Ceci sans compter le sucre de table et les aliments riches en sucres lents.
Un mode de consommation boulimique que les Algériens mettent sous prétexte de récupérer leur énergie dépensée durant les 17 heures de jeûne. Le malheur ne se serait pas posé, si cette consommation n'était que passagère et spécifique à ce mois de jeûne, même si elle est vraiment excessive. Le problème est que les Algériens sombrent tout au long de l'année dans une véritable addiction à cette substance, qualifiée de poison par le corps médical, étant donné qu'elle est la source de maladies et autres déséquilibres de l'organisme.
Un véritable problème de santé publique
L'augmentation du taux de sucre dans les différents aliments, notamment manufacturés, revient à l'ère post-indépendance où à l'époque, le président Houari Boumediène l'avait ordonné pour pallier à la malnutrition, véritable phénomène à l'époque. Une ordonnance expliquée à l'époque mais qui a perduré au point où il est difficile pour les Algériens de consommer des aliments peu sucrés ou carrément sans sucre.
«La preuve patente de l'addiction des Algériens au sucre est le grand mouvement de protestation survenu avec la hausse des prix de ce produit il y a quelques années. Un pareil comportement est identique à celui d'un drogué qui réclame sa dose et refuse tout spectre de pénurie ou une hausse de prix», explique le docteur Ilyes Baghli, président de la Société algérienne de nutrition et de médecine orthomoléculaire (Sanmo).
Selon notre interlocuteur, l'addiction au sucre est la source de plusieurs maux et maladies avec des répercussions graves sur la santé publique et la société. «J'irai jusqu'à dire que toutes les formes d'agressivité durant ce mois de Ramadhan, qu'elles soient sur la route ou dans la rue, sont dues au manque de sucre.
La chute du taux de sucre dans l'organisme laisse place à l'agressivité. Ici, nous ne sommes pas en train de lutter contre les choses sucrées, mais plutôt contre le sucre blanc raffiné et tous les produits qui en contiennent également, car il est facilement remplaçable par d'autres produits, tels que les fruits secs, les fruits, les sirops de fruits et le miel pur.
La sortie de cette addiction relève essentiellement du citoyen qui doit prendre conscience, puis de l'Etat qui doit investir dans la sensibilisation du citoyen et de l'industriel pour la diminution du taux de sucre dans les produits manufacturés», ajoute notre interlocuteur. Cette sonnette d'alarme tirée par la Société algérienne de nutrition est justifiée par les chiffres effrayants de la santé en Algérie, qui rapportent que 50% des Algériens âgés entre 35 et 70 ans sont obèses ; 12% des enfants âgés entre 1 an et 18 mois le sont également ; 12% de la population algérienne est diabétique et 40% sont hypertendus, dont 50% l'ignore.
Une lutte urgente contre le sucre
Est-il temps d'agir ? Oui. Justement, conscient de cette réalité qui incombe directement au Trésor public, étant donné que ces maladies chroniques sont prises en charge à 100% par la Sécurité sociale, le ministère du Commerce a lancé dernièrement une initiative pour la diminution du taux de sucre dans les aliments manufacturés. A l'époque de l'ex-ministre du Commerce, le défunt Bakhti Belaïb, un projet d'arrêté avait été lancé afin de réduire le taux de sucre et de sel dans les produits industriels, dont en premier lieu les boissons.
Avec le décès de ce ministre et les changements qui ont suivi, cet arrêté sombre dans l'oubli malgré son importance. «Nous sommes toujours prêts à appliquer le contenu de cet arrêté, déclare Ali Hamani, président de l'Association des producteurs algériens de boissons (APAB). Toutefois, incriminer les boissons, elles seules, d'être à l'origine de cette surconsommation serait une vraie injustice.
Les Algériens consomment du sucre dans plusieurs autres produits, tels que les boissons lactées, le ketchup, les gâteaux et pâtisseries, le chocolat, sans compter le pain, la pomme de terre et autres produits contenant des sucres lents.» Selon ses propos, il faut absolument, en première étape, obliger tous les opérateurs économiques, notamment ceux de l'industrie agroalimentaire, à inclure les valeurs nutritionnelles dans l'étiquetage de leurs produits. «Ainsi le consommateur ne sera pas induit en erreur et saura exactement ce qu'il mange ou boit.
Pour la réduction du taux de sucre, nous avons montré notre détermination à aller de l'avant dans ce dispositif, mais de manière graduelle afin d'habituer le consommateur à des taux moindres de sucre dans les boissons», ajoute M. Hamani qui avoue que certaines boissons contiendraient entre 100 g/litre et peuvent aller pour d'autres jusqu'à 140 g et 150 g, voire 180 g par litre.
Il est intéressant de signaler que le créneau de boissons reconstituées consomme annuellement environ 500 000 tonnes de sucre, pour produire 5 milliards de litres de boissons reconstituées par an, pour un chiffre d'affaires hors taxes de 400 milliards de dinars en moyenne. Un programme de réorientation des habitudes alimentaires des citoyens s'impose aujourd'hui non comme une alternative mais plus en tant qu'urgence. Faute de quoi, la population sera une proie facile à tous les types de pathologies souvent chroniques. A bon entendeur !


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