Le PDG du groupe Cevital a rencontré, dans la matinée d'hier, les élus APW et APN de la wilaya de Béjaïa au siège de son entreprise, situé à l'arrière-port, sur initiative du comité de soutien aux travailleurs du groupe et aux investissements économiques dans la wilaya. La rencontre a intéressé l'essentiel des élus du RCD, dont ses deux députés fraîchement élus, qui ont répondu en force à l'invitation, réitérant leur engagement aux côtés de l'homme d'affaires. Les députés Khaled Tazaghart du parti El Moustakbal, Braham Bennadji et Zina Ikhlef, les deux seuls députés indépendants de la wilaya, ont été de la partie. On se souvient que cette dernière s'était faite remarquer en dénonçant publiquement le blocage des projets de Cevital, juste avant de rompre avec son ex-parti, le RND. Le nouveau député du RND, Kamel Bouchoucha, n'a pas répondu à l'invitation, ce qui contraste avec les déclarations publiques du chef de son parti, Ahmed Ouyahia, qui pourtant continue de prendre parti publiquement aux côtés de Issad Rebrab. «Nous considérons que la gestion de cette affaire au niveau du port de Béjaïa n'est pas la meilleure. Cela étant, Cevital est un grand groupe, il a un grand dirigeant. Ils sont suffisamment capables de défendre leurs intérêts», a déclaré, pas plus loin que dimanche dernier, Ahmed Ouyahia. Les députés du FFS et du FLN ont également été parmi les absents. Si l'absence du FLN n'est en rien étonnante, pour le FFS nous apprenons que le parti a déposé une demande de réunion avec les responsables de Cevital et que Rebrab a remis, en main propre, au fédéral et non moins député Rachid Chabati, une invitation pour une rencontre prochaine. Les députés du FFS veulent donc être reçus à part. Les journalistes ont malheureusement été les grands oubliés de cette rencontre pour laquelle on a, étrangement, pris le soin de les laisser à l'écart. Ce qui nous a engagé sur des chemins tortueux pour collecter l'information juste. Selon une source présente à cette rencontre, il ressort des propos des élus qu'ils sont unanimes à déplorer le blocage des projets de Cevital dont celui retardant la réalisation de l'unité de trituration des graines oléagineuses. Un dossier complet concernant ce projet a été remis aux élus pour lesquels le patron du groupe a donné des explications avant de les accompagner dans une visite guidée dans le complexe. «Les élus ont eu toutes les explications sur l'usine de trituration de graines oléagineuses de Béjaïa. Plusieurs milliers d'emplois sont attendus. Ce projet, le premier responsable du port veut à tout prix le bloquer. Les autorités gardent à ce jour un silence intrigant», a écrit sur son compte Facebook, Athmane Mazouz, député du RCD. La rencontre a permis à Rebrab de revenir sur l'importance de ses investissements, dont la raffinerie de sucre, avec une capacité de production de 2,7 millions de tonnes par an «est la plus grande au monde», dépassant donc largement les 500 000 tonnes/an qui est le plafond en Europe. «Ils ne veulent pas d'industrie et d'emplois à Béjaïa. Ils me l'ont dit : allez investir ailleurs», a témoigné Issad Rebrab, selon notre source. Le patron de Cevital a assuré ses invités que l'unité de trituration des graines oléagineuses a «zéro rejet». Il a rappelé que Cevital a reçu 3 ha en concession. 5,8 ha ont été dégagés après une extension sur les fonds propres du groupe, dont celle faite sur mer par une entreprise allemande. Mieux, l'actuelle raffinerie d'huile, «première en Afrique et en Europe», a été érigée sur une ancienne décharge d'ordures, d'où on été extraits 350 000 mètres cubes de déchets. Au passage, annonce a été faite que Cevital s'apprête à recevoir l'ISO 14001, concernant l'environnement. L'information a été donnée pour appuyer le fait que l'unité de trituration, qui a reçu les résultats positifs de trois enquêtes sur l'environnement, «ne sera pas polluante».