Les sempiternels blocages auxquels font face les projets du groupe Cevital à Béjaïa ont fini par faire sortir de ses gonds la députée RND Zina Ikhlef-Ouagueni. Rencontrée hier à l'APN, au lendemain de son sévère réquisitoire contre le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, Mme Ikhlef-Ouagueni s'est dite soucieuse de privilégier les intérêts nationaux et ceux de sa région plutôt que les considérations partisanes. «En période de grave crise, les investisseurs étrangers finiront toujours par plier bagage, ce sont nos opérateurs qui restent. Pourquoi donc privilégier l'investissement étranger au détriment des projets de nos propres opérateurs économiques ? Le cas du groupe Cevital, dont le PDG est reçu par des chefs d'Etat sous d'autres cieux, est l'exemple le plus édifiant», regrette Zina Ikhlef-Ouagueni, qui s'est distinguée récemment, lors des débats sur le projet de loi sur les PME-PMI, par l'interpellation du ministre de l'Industrie et des Mines, pourtant de la même famille politique RND, au sujet des blocages dont souffrent les projets du groupe Cevital. La députée de la wilaya de Béjaïa a énuméré les projets du groupe Cevital qui souffrent toujours dans les tiroirs des autorités en charge de l'investissement, dont le projet de trituration de graines oléagineuses prévu à Béjaïa. Comme lorsqu'elle intervenait en plénière sur le même sujet, elle se dit révoltée par cette «injustice» faite à la wilaya de Béjaïa, surtout lorsqu'on sait que quelques kilomètres plus loin vers l'est, à Djendjen, l'on a pas trouvé d'inconvénient à autoriser un projet du même genre. Outre le projet de trituration d'oléagineux, Mme Ikhlef-Ouagueni a cité le projet Brandt de Sétif et l'usine de rond à béton prévue à Oran qui souffrent des mêmes blocages. Ce qui soulève, selon notre interlocutrice, moult questionnements quant à cette attitude incompréhensible des autorités en charge de l'investissement vis-à-vis du groupe Cevital et de son PDG, Issad Rebrab. «Y aurait-il une histoire de règlement de comptes ou faut-il voir un calcul malsain dans cette affaire de blocages», s'interrogeait la députée RND lors de son réquisitoire contre M. Bouchouareb. «Je me préoccupe des intérêts de mes concitoyens, soucieux de trouver un emploi à l'heure où la crise fait craindre une montée du chômage», nous confie Mme Ikhlef-Ouagueni. Le souci est le même, selon elle, quant à la volonté du gouvernement d'appliquer «la nouvelle loi sur la retraite qui suppose que l'on encourage la création d'emplois pour renforcer l'assiette de cotisations, tributaire d'un soutien à l'investissement sans la moindre ségrégation». La députée RND dit privilégier la responsabilité que lui confère son poste «pour défendre les intérêts du peuple». Pour les projets d'investissement tant à Béjaïa que dans le reste du pays, elle plaide pour que «tous les opérateurs soient mis sur un pied d'égalité, conformément aux textes de la République régissant l'investissement et l'acte d'entreprendre».