Après le placement sous contrôle judiciaire des deux gynécologues par le juge d'instruction, pour « non assistance à personne en danger » à l'endroit d'une femme enceinte décédée à la maternité Fatma-Zohra Aourai alors qu'elle allait accoucher, le parquet vient d'introduire un appel pour le placement sous mandat de dépôt des deux mis en cause. La décision du juge qui a été, du coup, assortie par la fermeture des cabinets privés de ces incriminés, par ailleurs médecins conventionnés avec la DSPRH, continue de susciter des réactions diverses. Au delà des premières sanctions, les premières du genre prises dans la région, certains responsables du secteur de la santé dont des médecins sous le sceau de l'anonymat, pour catégoriques qu'ils soient, disent unanimes que « la mère et son bébé auraient pu être sauvés », d'où la gravité de la situation qui intervient dans un contexte local marqué par des disparités régionales en matière d'encadrement qu'avait exacerbé le départ de la mission chinoise. Il y a certes cette volonté politique de valoir aux Hauts Plateaux de l'Ouest un dispositif de santé autrement meilleur mais, l'urgence n'est plus à signaler car les affectations décidées par le ministère tardent à se concrétiser. Dans l'attente, Tiaret devra se suffire de quelques gynécologues privés qui se comptent sur les doigts d'une seule main. Pour les observateurs, ce précédent juridico - médical, venu à point nommé pour mettre à jour les carences en matière de prise en charge des malades, marqué par une certaine dualité privé/public, le fond du débat est « incontestablement une question d'éthique et de déontologie médicale. »