La réalisation du grand port commercial centre à El Hamdania (Tipasa) a été annoncée en grande pompe par l'ex-Premier ministre, Sellal Abdelmalek, qui, au passage, faut-il le souligner, ignorait totalement l'emplacement du site par rapport à la ville de Cherchell. Il suffit de se référer à ses déclarations publiques aux micros des médias nationaux. Le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, avait présidé le Conseil des ministre le 30 décembre 2015, au cours duquel la décision définitive relative au projet du grand port commercial centre d'El Hamdania a été prise. En réalité, le président de la République n'a pas eu droit à un dossier sérieux et exhaustif sur ce projet. Les ministre, qui avaient présenté le projet avaient menti au président de la République. Le coût du projet a été avancé alors que l'étude n'avait pas eu lieu. Le bureau d'études sud-coréen (Yuil engineering Co Ltd) engagé pour ce mégaprojet qui avait sous-traité avec des bureaux d'études algériens, a été évincé par un bureau d'études chinois, car les responsables chinois étaient venus à Alger, 17 jours après la réunion du Conseil des ministres, pour officialiser l'accaparement de ce mégaprojet. L'Algérie a rapidement confié la construction du port, mais a cédé surtout la gestion de cette immense infrastructure portuaire aux Chinois pour une durée de 35 années. Les opérateurs chinois China State Construction Corporation (CSCEC) et China Harbour Engineering Company (CHEC) s'occupent de ce projet, grâce à la complicité algérienne qui demeure incrustée dans les rouages de l'administration centrale. Inutile de s'attarder sur les caractéristiques techniques prévues pour ce «futur second» port commercial de l'Afrique. Moult paramètres n'avaient pas été pris en considération dans l'étude présentée aux hautes autorités du pays. Plusieurs mois après la décision politique, les mensonges sont à présent mis à nu. Le scénario de l'arnaque se confirme de plus en plus avec le temps, d'autant plus que la crise financière s'est installée dans notre pays. «Le coût du projet du port commercial centre El Hamdania annoncé dans la fiche technique ne tient pas compte de beaucoup de paramètres, le montant sera supérieur à celui que les hautes autorités du pays avaient déclaré», nous confirme un haut cadre du secteur. Les délais de sa réalisation ne seront pas respectés. «En ce moment de crise économique, il n'y pas la fumée blanche pour le grand port commercial centre», nous lance un directeur au fait du projet. Les arguments avancés par Abdelmalek Sellal et ses ministres concernés par ce mégaprojet n'étaient que de la poudre aux yeux. L'ancien Premier ministre est arrivé à convaincre «nos amis chinois» à s'engager dans ce mégaprojet. Les Chinois sont à présent assurés du volet juridique. La décision de réalisation de ce projet est politique. Les Chinois sont gagnants dans l'affaire du mégaprojet. Pourtant, le respect des différents schémas nationaux d'orientation et de planification qui s'inscrivent d'une manière cohérente avec le Schéma directeur de l'aménagement du territoire (SNAT), le Schéma directeur de l'aménagement du littoral SDAL), le SDAM Schéma directeur de l'aire métropolitaine (SDAM) n'a pa été respecté et les concepteurs du projet n'en ont pas tenu compte. La gestion prudente des ressources financières et celle des environnements naturels et les monuments historique, des paramètres qui n'ont pas été pris en considération par «les intermédiaires officiels», avant qu'ils ne présentent au chef de l'Etat le dossier d'un mégaprojet aussi stratégique pour l'avenir de notre pays. Le nouveau ministre des Travaux publics et des Transports devra se pencher sérieusement pour débusquer ceux qui étaient à l'origine de l'arnaque de ce mégaprojet. Certes, la décision politique avait été prise. Ni le montant du projet ni le délai de réalisation ne seront respectés. Juridiquement, les Chinois disposent de documents officiels pour accaparer le site. Le mégaprojet de ce port sera une véritable rampe de lancement pour l'économie algérienne. Mais au prix où vont les choses, les Chinois en position de force ne vont pas lâcher leur proie aussi. Beaucoup de richesses de divers secteurs (culture, pêche, forêt, agriculture, environnement, tourisme, habitat, travaux publics) vont disparaître. Les responsables locaux des secteurs concernés par la «catastrophe» n'avaient pas été consultés avant la décision politique. Les réserves existent, mais Sellal et ses ministres avaient imposé le silence aux cadres locaux. Le président Bouteflika avait signé. Il n'est plus question de faire marche arrière. «Il faut tout revoir dans l'intérêt de notre pays», rappelle cet expert. La construction de ce projet demeure vitale pour le pays, mais pas au prix proposé Sellal et ses ministre, c'est une arnaque qui ne dit pas son nom.