L'Ecole paramédicale d'Adrar a été l'hôte, mercredi et jeudi derniers, d'un séminaire de formation sur la prise en charge thérapeutique des infections sexuellement transmissibles (IST). Durant ces deux journées, près d'une vingtaine de médecins généralistes de 5 wilayas, à savoir Adrar, Béchar, Ouargla, Ghardaïa et Tamanrasset, a été hautement encadrée par 5 professeurs et spécialistes venus de différents centres et milieux hospitaliers de la capitale, comme le CHU Mustapha Bacha, celui de Bab El Oued et l'hôpital central de l'armée. Les infections sexuellement transmissibles (IST), autrefois appelées maladies vénériennes, encore considérées comme taboues chez nous, sont des maladies infectieuses contagieuses, d'étiologies très diverses et d'expressions cliniques variées, se propageant particulièrement par le contact sexuel. C'est face à la recrudescence des IST ces dernières années (plus de 350 millions de nouveau cas annuels dans le monde, selon l'OMS) que des médecins spécialistes nationaux en infectieux, épidémiologie, dermatologie, urologie et gynécologie se sont organisés en une commission pour prendre efficacement en charge de ce fléau moyenâgeux dans le pays. L'axe principal du plan d'action de cette commission est caricaturé par la lutte et la prévention contre cette endémie. Dans ce sens, une série de mesures ont été préconisées pour l'éradication de cette endémie, entre autres l'élargissement du champ d'action. Selon le professeur Bouadjar, chef de service de dermatologie au centre hospitalier de BEO et président de cette commission, « la lutte et le traitement de ces pathologies, longtemps considérées comme maladies honteuses, nécessitent des méthodes et de moyens particuliers ». Pour cela, il a été préconisé l'intégration du médecin généraliste dans le processus de lutte en sa qualité de premier praticien sur le terrain. Cette implication du généraliste aura des conséquences positives sur le plan économique, au vu de la prise en charge médicale par l'Etat du patient, mais aussi sur le côté psychologique de ce dernier qui peut se faire traiter localement. Dans ce contexte, M. Bouadjar nous affirma qu'un guide médical complet a été élaboré par son équipe après plusieurs années de labeur. Tiré prochainement en 30 000 exemplaires, il sera destiné comme un document de référence pour le médecin généraliste. A ce sujet, il nous dira : « C'est un mémorandum basé sur des algorithmes clairs et simples pour avoir des réflexes d'examen, de diagnostic et proposer un traitement immédiat à son niveau avant d'orienter le patient vers un spécialiste. » L'objectif de ce séminaire est l'explication de l'utilisation de ce manuel scientifique, qui sera l'outil de travail et d'accompagnement du généraliste face aux IST. C'est le deuxième stage après celui de Zéralda en mai dernier. D'autres formations sont envisagées dans plusieurs régions du pays, d'après le docteur Aït Oubelli, épidémiologiste.