Le débat initié hier par le forum de la radio Chaîne III sur le pacte national économique et social a débouché sur une réflexion sur l'avenir des libertés syndicales en Algérie. Les représentants des organisations patronales et de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) ont été interpellés sur le fait que les syndicats autonomes et les autres organisations patronales n'aient pas été associés au dialogue qui a abouti à la signature de ce pacte. Ce à quoi M.Djenouhat, responsable à l'UGTA, a rétorqué en signalant que cet accord signé à l'issue de la dernière tripartite est ouvert à toutes les parties. Il a indiqué ne pas comprendre les critiques dont fait l'objet ce pacte au moment où l'UGTA a reçu les félicitations d'organisations syndicales internationales à ce sujet. Le pacte en question offre, selon lui, au pays une stabilité pendant au moins quatre ans. Il a aussi ouvert la voie pour le règlement de plusieurs dossiers qui étaient restés jusque-là en suspens, a-t-il assuré en citant le statut général de la Fonction publique, les revendications salariales des travailleurs ainsi que les conventions de branches. D'après lui, les différents mouvements de protestation qui ont eu lieu, après la signature de ce pacte entre le gouvernement, les patrons et la centrale syndicale, ne sont que « des difficultés de l'action syndicale » qui ne doivent pas être confondus avec les libertés syndicales. M.Djanouhat a remis en cause la représentativité des syndicats autonomes en soulignant que ces derniers ne représentent que les travailleurs de la Fonction publique, a-t-il relevé tout en soulignant que l'UGTA n'a jamais « dénigré les actions auxquelles ont appelé ces syndicats ». Sid Ali Abdelaoui, représentant de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA), a rappelé pour sa part que « le pacte n'est pas figé ». « Il est accompagné d'une commission qui peut apporter des correctifs », a-t-il ajouté. M. Naït Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), a, quant à lui, exprimé sa crainte par rapport à l'application des dispositions du pacte. Il a affirmé s'en tenir à l'engagement des pouvoirs publics à tenir les promesses contenues dans ce document, notamment celles liées à la réduction des charges fiscales. Il estime que l'un des points positifs du pacte réside dans le fait que « le secteur privé qui est appelé à se substituer au secteur public graduellement ne soit plus considéré comme un tabou ».