Confrontée au problème des oppositions de citoyens, la commune n'arrive pas à trouver un terrain pour implanter sa décharge contrôlée. La commune de Boukhelifa, 40 kilomètres à l'est de Béjaïa, qui compte parmi les plus grandes circonscriptions de la wilaya et les plus populeuses, ne dispose toujours pas d'une décharge municipale aux normes. Les déchets et ordures de la commune sont transportés à la plage d'El Maghra, à environ 25 kilomètres du chef-lieu de commune, où ils sont incinérés ou enfouis ou abandonnés sauvagement ici et là ! «Nous n'avons ni CET ni décharge dans notre commune. Nous n'avons pas réussi à trouver une assiette de terrain pouvant accueillir une décharge, à cause des oppositions de citoyens à chaque fois», nous a indiqué Hemache Bachir, président de l'APC de Boukhelifa. L'abandon des déchets au niveau d'une plage est la pire solution qui puisse exister. El Maghra est depuis quelques années un dépotoir à ciel ouvert. En plus des monticules d'ordures domestiques qui s'y accumulent à plusieurs endroits et des déchets laissés par les visiteurs et les estivants, des gravats et toutes sortes de déchets durs y sont jetés, donnant lieu à une pollution insoutenable, sans oublier les mauvaises odeurs qui se font sentir à des dizaines de mètres. «Il nous est difficile, voire impossible de surveiller la plage de nuit, car c'est le soir que des gens indélicats viennent avec camions et voitures pour déposer leurs déchets», affirme Hemache Bachir. La situation aurait pu être pire si les vieux réflexes d'organisation propres à la culture kabyle ancienne n'étaient pas remis au goût du jour. En effet, beaucoup d'habitants de Boukhelifa, faute d'une collecte régulière, préfèrent incinérer leurs déchets eux-mêmes. «Nous pouvons dire que 80% des citoyens de notre municipalité s'occupent tout seuls de se débarrasser de leurs ordures», se félicite notre interlocuteur. Malgré ces bons gestes de citoyenneté, beaucoup de décharges sauvages se sont constituées sur le territoire de la commune de Boukhelifa. Elles sont notamment nombreuses sur les accotements et bas-côtés, le long de la route reliant la commune à Baccaro.