Coup dur pour le Mouvement populaire algérien (MPA). Plus de 500 démissions, entre cadres et militants, ont été déposées depuis le 17 juillet. La raison : profonde mésentente avec le chef du parti, Amara Benyounès. D'ailleurs, dans sa lettre de démission, Abdelhakim Bettache, ex-coordinateur du bureau de la wilaya d'Alger, évoque des «pratiques malsaines» et des «coups enfantins», dont les principaux objectifs étaient de «semer la zizanie et porter atteinte à la stabilité du parti au niveau de la fédération d'Alger». «Vous étiez informé de cette situation. Mais vous n'avez point agi pour mettre fin à une sale campagne menée par des opportunistes. En fin de compte, il s'est avéré que vous étiez le principal instigateur de cette campagne que ces mêmes opportunistes ont menée en dénigrant les militants et les cadres du bureau de la wilaya d'Alger, tout en portant atteinte aux structures du parti», lâche Abdelhakim Bettache en direction de Amara Benyounès. Plusieurs cadres importants du parti ont suivi la décision du maire d'Alger-Centre et ont également annoncé leur démission de leur poste pour soutenir leur coordinateur national. Parmi les démissionnaires, un membre du conseil national, membre de l'exécutif de la wilaya d'Alger du MPA, assure : «De nombreuses fausses informations ont circulé dans la presse. On prouvera, avec papiers à l'appui, la vérité de ce qui s'est passé, demain lors de la conférence de presse.» En effet, pour faire taire toutes les rumeurs, une conférence, animée par les démissionnaires, se tiendra demain à 10h à Alger-Centre. Lors de cette conférence, des vérités vont éclater et des démentis établis. Premièrement, concernant les démissions. «Nombreux sont ceux qui assurent que nous avons été limogés. On les invite à donner une quelconque preuve de ce qu'ils avancent», défie Aghiles Amokrane. Cette conférence sera aussi l'occasion de faire taire «les mauvaises langues». «D'autres nous accusent de mauvaise foi. Pour eux, nous avons démissionné car nous avons perdu aux législatives et que Abdelhakim Bettache n'a pas été élu député. Or, un mois avant les élections législatives, il avait annoncé publiquement que l'APN ne l'intéressait pas.» Pour Aghiles Amokrane, ils ont été poussés à la démission. Selon lui, Amara Benyounès a commis de nombreuses erreurs. «Il a tout d'abord imposé deux candidats en tête de liste pour les législatives. Ensuite, il s'est ingéré dans les choix de la base militante. Et le pire est qu'aucune rencontre n'a eu lieu avec le chef du parti depuis décembre 2016, ce qui est aberrant.» Autre fait que les démissionnaires contestent : «Le jour du congrès, ils n'ont pas annoncé la liste de la wilaya d'Alger. Ils ont prétendu qu'elle avait été volée, chose improbable.» Suite à cette affaire, Aghiles Amokrane craint le pire. «Le saignement, qui a commencé à Alger, finira à Tamanrasset. D'ailleurs, de nombreuses wilayas connaissent le même sort qu'Alger. Je cite Guelma, Bouira, Béjaïa ou encore Sétif», conclut-il.