Le congrès du MSP s'est déroulé dans un esprit de consensus. C'est le fruit de quatre longues années de travail et de concertation. Abdelmadjid Menasra a pris, hier, officiellement les commandes du Mouvement pour la société et la paix (MSP). Il succède ainsi à Abderrazak Makri, et ce, suite à un congrès unificateur tenu samedi dernier à Alger. Hier, lors de la passation des consignes au siège du parti, Menasra a rassuré les militants des deux camps qu'il respectera la ligne du MSP mise en place depuis l'arrivée de Makri à la tête du parti. Une ligne politique tracée par le défunt Mahfoud Nahnah. Le congrès, a rappelé Menasra, s'est déroulé dans un esprit de consensus. C'est le fruit de quatre longues années de travail et de concertation. «Cette fusion n'est pas conjoncturelle, elle a été mûrie et réfléchie. Aujourd'hui, nous avons réussi à dépasser nos différends et nos divergences. Nous sommes revenus chez nous. Nous ne sommes pas étrangers au parti», s'est défendu Menasra, qui a mené, dans le cadre de cette union, la liste d'Alger pour les législatives du 4 mai dernier. Et aujourd'hui, après la concrétisation de l'union, il prend carrément les commandes du parti. Seulement, Menasra refuse de parler de concession. «Il n'y a pas eu de concession, il y a eu un consensus autour de toutes les questions», tranche le nouveau secrétaire général. Difficile de le croire, lorsque l'on sait que des voix se sont élevées au MSP pour s'opposer à cette démarche. Mais pour Menasra, les militants des deux partis unifiés sont convaincus de cette option et aussi du choix politique consistant à rester dans l'opposition. Abordant les questions de l'heure, le conférencier prévoit une entrée sociale chaude. Pour lui, la situation que vit le pays n'est pas du tout encourageante, elle est très fragile sur le plan financier en raison, entre autres, du prix du pétrole qui n'arrive pas encore à se fixer à un haut niveau, alors que dans le domaine économique, l'Algérie demeure à l'arrière du peloton. Pour lui, le gouvernement n'a pas tenu ses promesses quant à la réduction des importations et il n'a pas aussi augmenté les exportations hors hydrocarbures. Menasra a précisé que le volume des importations durant les six premiers mois de 2017 n'a pas baissé. Il a critiqué le recours aux licences d'importation qui, selon lui, favorise le phénomène de la corruption. Le nouveau patron du MSP regrette l'absence d'un dialogue politique réel entre le gouvernement et l'ensemble de la classe politique. A la question de savoir s'il répondra positivement à l'offre du Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, concernant le consensus économique, le MSP indique qu'il se prononcera le moment opportun. S'agissant du conflit entre Tebboune et l'homme d'affaires Haddad, Menasra refuse de donner un cachet politique à cette affaire, rappelant au passage que Haddad est «un produit» du pouvoir.