L'opposition vénézuélienne a appelé mardi à une grève générale de 48 heures pour protester contre l'élection, prévue dimanche, d'une Assemblée constituante. Les opposants voient dans ce projet un moyen pour Maduro de se cramponner au pouvoir et de contourner le Parlement élu, où l'opposition est majoritaire. Les autorités cubaines ont rejeté hier toute participation à une médiation au Venezuela, mettant en avant la légitimité du président Nicolas Maduro confronté depuis quatre mois à une vague de contestations. Le vice-président cubain, Jose Ramon Machado, a «catégoriquement rejeté les insinuations» de certains journaux étrangers sur l'éventualité d'une participation de Cuba à une médiation internationale entre Maduro et l'opposition vénézuélienne, dans un discours prononcé à Pinar del Rio (sud-ouest). «Ceux qui tentent, depuis l'extérieur, de donner des leçons de démocratie et de droits de l'homme, tout en encourageant la violence et le terrorisme, doivent laisser cette nation tranquille», a-t-il ajouté après avoir évoqué les «menaces de sanctions économiques des Etats-Unis» contre le gouvernement Maduro. «Il appartient uniquement au peuple et au gouvernement (du Venezuela) de surmonter leurs difficultés», a encore martelé M. Machado, en marge des cérémonies du 26 juillet, «jour de la rébellion nationale» qui commémore l'acte de naissance de la révolution castriste. «Cuba réclame le respect absolu de la souveraineté» du Venezuela, a martelé Jose Ramon Machado. Au Venezuela, l'opposition a appelé mardi à une grève générale de 48 heures pour protester contre l'élection, prévue dimanche, d'une Assemblée constituante. Les opposants voient dans ce projet de réécrire la Constitution un moyen pour Maduro de se cramponner au pouvoir, de contourner le Parlement élu, où l'opposition est majoritaire. Un des principaux dirigeants de l'opposition, Leopoldo Lopez, a par ailleurs exhorté hier les militaires, soutien du pouvoir en place, à désavouer le projet d'Assemblée constituante du président Nicolas Maduro. «Je vous invite à ne pas être complices de l'anéantissement de la République, d'une fraude constitutionnelle, de la répression», a déclaré Lopez, fondateur du parti Volonté populaire, dans une vidéo diffusée sur Twitter. «Soyez sûrs que vous aurez le soutien des citoyens et de la Constitution», a ajouté l'opposant, qui est sorti de prison le 8 juillet après trois ans et cinq mois de détention et se trouve aux arrêts domiciliaires. De son côté, le président vénézuélien a réaffirmé sa détermination, sommant l'opposition de «respecter le droit du peuple à voter librement» et «sans violence». La Table de l'unité démocratique (MUD), la coalition de l'opposition accusée par Caracas d'être instrumentalisée depuis les Etats-Unis, organise depuis près de quatre mois des manifestations quotidiennes contre Maduro, dont elle réclame le départ. Depuis le début de cette vague de manifestations, 103 personnes ont été tuées. On dénombre également des centaines d'arrestations.