Le Premier ministre avait annoncé l'ouverture d'un dialogue avec les partis, les acteurs de la société civile et les syndicats lors de la présentation de son plan d'action devant le Parlement, en juin dernier. L'ouverture de ce dialogue ne semble pas être à l'ordre du jour. Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, rencontrera, demain au Palais du gouvernement, les partenaires du Pacte national économique et social de croissance, UGTA et patronat, pour préparer la prochaine réunion de la tripartite. Sans grande surprise, les syndicats autonomes n'ont pas été invités à cette rencontre — intervenant dans un climat de tensions issues du bras de fer opposant le Premier ministre au patron de l'entreprise ETRHB Haddad et président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Ali Haddad. Pourtant, le Premier ministre avait annoncé l'ouverture d'un dialogue avec les partis, les acteurs de la société civile et les syndicats, lors de la présentation de son plan d'action devant le Parlement, en juin dernier. L'ouverture de ce dialogue ne semble pas être à l'ordre du jour. «Sans grande naïveté, on s'attendait à un changement suite aux déclarations de Abdelmadjid Tebboune», note Messaoud Boudiba, porte-parole du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapest). Le syndicaliste soutient que les syndicats autonomes sont prêts pour un dialogue sérieux concernant toutes les questions sociales de l'heure. Mais il y voit un non-événement qui prouve que le gouvernement maintient les mêmes méthodes d'exclusion des travailleurs et de leurs véritables représentants. «Nous restons mobilisés et nous nous réunirons à la veille de la rentrée pour décider des actions à mener pour continuer à nous battre pour nos revendications» ajoute-t-il. Un non-événement ! Nabil Ferguenis, porte-parole du Snapap et membre de la Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie, voit lui aussi dans cette rencontre «un non-événement». «Après les graves accusations de Tebboune envers Haddad qui aurait dû être suivies par des actions en justice, ils se réunissent demain pour discuter de l'avenir des travailleurs algériens ? Ils vont juste régler leurs affaires entre eux», ironise-t-il. Pour le syndicaliste, le gouvernement n'a aucune volonté de prendre en charge les préoccupations du travailleur. «De ce fait, ne pas assister à cette réunion ne change rien pour nous. Nous attendons un dialogue sérieux et non de façade», soutient-il. Pour Idir Achour, porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), «les intérêts des travailleurs n'ont jamais été à l'ordre du jour, donc cette réunion ne changera pas grand-chose». Et d'ajouter : «Et quand bien même nous aurions été invités à y participer, il n'est pas dit qu'on aurait accepté, justement parce que le véritable dialogue ne peut se tenir dans ce cadre et dans ce contexte.» «Nous restons centrés sur la rentrée sociale et scolaire que nous préparons. Des réunions auront lieu d'ici là pour décider des actions à tenir pour défendre nos préoccupations concernant la question des retraites, du pouvoir d'achat et du code du travail», précise-t-il encore. En attendant, au menu de la rencontre qui se tiendra demain au Palais du gouvernement, «il sera procédé notamment, au cours de cet échange de concertation, à l'examen des points à l'ordre du jour à soumettre à la tripartite, ainsi que la fixation de la date et du lieu de la tenue de cette rencontre, dont l'organisation est prévue prochainement», indique le communiqué des services du Premier ministre. Cette prochaine tripartite, qui interviendra après celle tenue en mars dernier à Annaba, sera la première à être présidée par Abdelmadjid Tebboune.