Au lendemain du sinistre à cause du déraillement d'un train de carburant à la périphérie est de Azzaba, les choses commencent déjà à se normaliser même si la desserte ferroviaire Alger-Annaba a été annulée. Les responsables concernés, de près ou de loin par l'accident, étaient hier encore sur les lieux pour coordonner les opérations de dépollution et enclencher les actions nécessaires pour le dégagement du site et la remise en service de la voie. Au sujet d'éventuelles répercussions écologiques que laissait supposer le déversement de 420 000 litres de carburant, le directeur de l'environnement de la wilaya de Skikda s'est montré très pragmatique en déclarant : « La nature des produits déversés et leur quantité ne sont pas pour constituer une grave menace écologique. Ce risque est totalement écarté ». Il expliquera que les services compétents ont retenu deux actions pour appuyer les opérations de pompage du produit. La première, qui se poursuivait jusqu'à hier, consistait à ensabler toute la surface contaminée par le carburant et la seconde viendra vers la fin et consistera à décaper à une certaine profondeur tout le périmètre entaché. « Cette opération devra achever le processus de dépollution et les quantités de sable et de terre enlevés seront transportées vers d'autres sites avec le strict respect des normes environnementales », ajoutera le directeur de l'environnement. Des cadres dirigeants de Naftal qui se trouvaient sur les lieux pour apporter leur concours aux autres équipes ont tenu d'abord à préciser que la quantité réelle qui s'est déversée des sept wagons-citernes est de 420 000 litres. « Nous avons déjà réussi à récupérer, grâce aux opérations de pompage, plus de la moitié du carburant et l'opération se poursuit toujours. » A une question relative aux répercussions économiques engendrées par la rupture momentanée de cette voie ferrée sur laquelle transitent quotidiennement une moyenne de 1 500 tonnes, un cadre de Naftal précisera : « c'est vrai que cette vois ferrée constitue un lien névralgique dans le transport de carburants vers les wilayas de Annaba et de Souk Ahras, mais nous avons déjà retenu l'éventualité de substituer ce mode de transport par la voie terrestre et nous sommes en mesure d'éviter à nos clients toute rupture en attendant la remise en service de cette liaison. » La commission d'enquête à pied d'œuvre A ce sujet, M. Sifi, directeur régional de la SNTF, tout en reconnaissant la promesse faite avant-hier pour rétablir la situation à la normale le plus vite possible, a avancé que « des problèmes techniques et pratiques nous ont un peu perturbés, mais nous réitérons notre promesse ». Au sujet des contraintes rencontrées, il y a lieu de mentionner l'impressionnant enchevêtrement des rails occasionné sur une distance de près de 400 m et qui, techniquement, ne permet pas de rétablir la situation sans passer par la coupure pure et simple des rails. Chose impossible, selon les explications des techniciens de la SNTF, sans envisager l'utilisation des chalumeaux. Cette option, bien qu'elle soit indispensable, pose un autre problème, à savoir le risque d'occasionner des étincelles qui auront vite enflammé le périmètre limitrophe encore imbibé de carburant. « Nous n'avons pas encore bénéficié, pour des raisons sécuritaires évidentes, de l'autorisation devant nous permettre d'utiliser les chalumeaux pour sectionner la partie endommagée des rails et de la changer. Nous garantissons cependant qu'une fois l'autorisation accordée, la vois sera de nouveau opérationnelle en moins de quatre heures de travaux », précisera M. Sifi. Au sujet des causes éventuelles de l'accident, M. Sifi a estimé qu'il est encore tôt pour avancer une thèse. « Une commission d'enquête a été constituée et diligentée par la SNTF pour faire la lumière sur ce malheureux incident. Une chose est sûre cependant, l'hypothèse de sabotage est totalement à écarter. » Vers 16h, M. Sifi nous informera que la SNTF venait juste de disposer d'une autorisation spéciale pour l'utilisation du chalumeau sur un périmètre bien défini et qui n'inclut pas la totalité du site de travail. « Nous allons amorcer le travail dès à présent et nous aurons à le parachever au fur et à mesure. D'ici minuit, la liaison sera de nouveau opérationnelle. » Une déclaration qui sous-entend que le train passera aujourd'hui par Azzaba.