La bonne volonté des élus locaux est certaine. L'APC d'Aït Zikki est l'une des rares communes de la wilaya à ne pas disposer d'une voiture de service. « Nous n'avons pas pu la placer dans le budget. Nous sommes une commune déficitaire », nous dit le président d'APC, Boualem Moussaoui, élu sur la liste FFS. Les élus ont pu inscrire une dépense de 32 millions de centimes pour le combustible, pour les écoles primaires, en prévision de l'hiver prochain. La commune vit de subventions et le plus grand déficit qu'elle subit est celui en personnel. Un seul agent pour s'occuper du service technique, toutes activités confondues. « Cela retarde le lancement des opérations qui nous sont affectées et j'ai appris à établir les fiches techniques pour établir les demandes de financement », souligne le P/APC. Recruter du personnel relève de la gageure, avec une administration qui botte en touche. « Nous avons demandé le recrutement de deux agents pour les services techniques et l'agriculture, ils nous affectent une archiviste en préemploi alors que nous en avions déjà une, employée à ce poste », regrette le P/APC. Aucune unité économique n'existe dans la commune et la population refuse tout projet de carrière d'agrégats, seul secteur qui intéresse actuellement les entrepreneurs. « Si le développement de la commune est suspendu aux carrières, nous préférons nous en passer », lance le président de l'exécutif communal, qui dit s'exprimer en tant qu'élu et simple citoyen. 6 à 7 projets de carrières ont été agréés par la direction des mines de la wilaya, tous rejetés par les comités de village, avec l'appui de l'APC. Le P/APC sort les chiffres. Il nous montre un dossier avalisé par la wilaya. « L'étude dit que les premières habitations sont à 2 km de la carrière. En réalité, elles sont à 300 m du concasseur », affirme le P/APC. Les gains matériels pour la commune sont insignifiants, précise-t-il : « L'étude propose à la commune 12 600 dinars par an comme frais d'exploitation de 11 ha. C'est de l'arnaque, je préfère mettre des bergers et des moutons sur ces superficies », assène notre interlocuteur. C'est le secteur du tourisme qui focalise l'attention de l'APC. « Développer signifie, pour nous, créer de l'emploi », déclare le P/APC. Le plateau d'Aswel, qui culmine à 1450 m d'altitude, intéresse actuellement un investisseur qui projette la création d'un village touristique (activités sportives, centre équestre, randonnées… ). Le projet promet la création de 150 emplois. Un dossier fort ambitieux mais qui demande un premier coup de pioche, car l'aménagement touristique est devenu depuis 15 ans un serpent de mer pour les communes de la daïra de Bouzeguène. L'Etat a par contre tous les moyens de réaliser une retenue collinaire au lieu-dit Agoulmime Taneqrant. Le wali a été saisi de ce dossier et a instruit la DHW pour lancer l'étude pour l'aménagement de ce site naturel d'une capacité de 500 000 m3. Vu l'importance du projet, le dossier aurait été transmis à l'Agence nationale des barrages. « L'eau se fait rare dans la commune depuis que la source Adherdar a été captée pour alimenter la vallée. La retenue collinaire, si elle se réalise, va résoudre le double problème d'eau d'irrigation et d'AEP », conclut le P/APC.