Beaucoup de choses ont été dites ces derniers jours au sujet de l'état dans lequel se trouve actuellement la pelouse du stade du 5 juillet d'Alger. Approché par nos soins, Farid Boussaad, le directeur général de la société algérienne Design Vegetal, qui s'est chargée l'été dernier de la pose de cette pelouse, a tenu à démentir d'emblée les informations selon lesquelles le gazon se serait dégradé à cause d'un champignon ou bactérie. D'après lui, les analyses effectuées démontrent le contraire. Si le gazon est, ces dernières semaines, de couleur jaunâtre, c'est en raison des fortes chaleurs enregistrées durant la même période. Toutefois, il aurait pu en être autrement si le «regarnissage», grosse opération d'entretien qui consiste à poser des semences adaptées pour les périodes chaudes, avait commencé avant l'arrivée des grandes chaleurs, par exemple au mois de mai, nous explique-t-il. Mais, il y a eu un contretemps. Le championnat professionnel de la Ligue 1 a été bouclé tardivement. En d'autres termes, la pose des graminées qui résistent à la chaleur a débuté à la mi-juillet, alors que le thermomètre affichait déjà des températures assez élevées. Et là, le gazon pousse très lentement, explique-t-il. Farid Boussaad, qui s'est dit fier d'avoir réussi à maintenir la pelouse du stade du 5 juillet en bon état durant toute la saison passée, nous a précisé qu'aucune entreprise dans le monde ne peut remettre en l'état une pelouse durant les mois de juillet et août. C'est pour cela, d'après lui, qu'il faudrait laisser à la pelouse le temps de se régénérer. D'où l'importance de ne pas faire jouer de matchs au stade du 5 Juillet pendant deux à trois semaines encore. Ainsi, pour le directeur général de Design Vegetal, il serait préférable de ne pas programmer de rencontres sur la pelouse de ce stade de la capitale pendant les deux premières journées. Il faut rappeler, à ce propos, que la Ligue de football professionnel (LFP) a domicilié le match USM Alger-Paradou AC, pour le compte de la première journée du championnat de Ligue 1, le samedi 26 août au stade du 5 Juillet. Par ailleurs, notre interlocuteur a également évoqué la «forte» pression que subit cette pelouse durant la saison. Ainsi, 43 matchs y ont été programmés durant la saison passée. Ceci, sans compter les séances d'entraînement effectuées sur place, à l'occasion des matchs de la Ligue des champions d'Afrique puisque l'équipe visiteuse a toujours le droit de s'entraîner une fois sur la pelouse du stade qui accueille la rencontre. Un chiffre qui est légèrement au-dessus de la norme puisqu'en Europe, par exemple, un stade accueille une trentaine de matchs au maximum durant la saison. Et là encore, il s'agit de clubs qui prennent part aux deux compétitions européennes (Ligue des champions et Europa league). Pour le reste, le nombre de rencontres est de 20 tout au plus. En somme, si la pelouse du stade du 5 Juillet s'est «dégradée», c'est en raison des conditions climatiques et d'un contretemps lié à la programmation. Farid Boussaad, qui s'est chargé l'été passé de la pose d'une autre pelouse à ses frais – une convention entre les deux parties, Complexe olympique (OCO) et Vegetal Design, pour que cette dernière se charge de l'entretien, est toujours en attente de signature – indique en dernier lieu qu'il est impératif de mettre en place, dans l'Algérois par exemple, une gazonnière. D'autant plus que plusieurs stades sont en chantier actuellement. Ainsi, si une pelouse nécessite un «regarnissage», ceux qui seront chargés de l'entretien n'auront pas à semer de nouvelles graminées, mais apporteront directement des plaques de gazon qui seront posées sur place. C'est plus rapide.