La facture des importations de l'Algérie se maintient à des niveaux élevés en dépit des restrictions croissantes imposées par le gouvernement aux opérations de commerce extérieur. Sur les sept premiers mois de 2017, les achats du pays s'établissaient à 26,87 milliards de dollars contre 27,17 milliards durant la même période en 2016, soit une baisse infime de 1,08%, selon les Douanes algériennes, citées hier par l'APS. Cette baisse, qui représente une économie de 300 millions de dollars, est presque anecdotique, vu les efforts colossaux déployés par les hautes autorités en vue de comprimer la facture des importations. Dans notre pays où les recettes d'hydrocarbures comptent pour 95% des revenus extérieurs, les exportations ont par contre nettement augmenté à 20,71 milliards de dollars sur les 7 premiers mois de l'année 2017 contre 16,55 milliards sur la même période de 2016, soit une hausse de 25,06%. Le taux de couverture des importations par les exportations es passé à 77% contre 61% à la même période de l'année précédente. Le déficit commercial de l'Algérie a reculé à 6,17 milliards de dollars sur les sept premiers mois de 2017, contre un déficit de 10,61 milliards de dollars sur la même période de 2016, soit une baisse de 4,44 milliards de dollars correspondant à une chute du déficit de 42%. Cette baisse du déficit commercial s'explique notamment par la hausse des recettes du pays en devises, induite par une remontée des cours du pétrole au début de 2017, qui se sont maintenus durant des mois au-dessus des 50 dollars. Depuis l'entame de la chute des prix du pétrole à partir de la seconde moitié de l'année 2014, le gouvernement s'est engagé dans une politique de restriction des importations dans le but de retrouver l'équilibre de la balance commerciale, en instaurant des licences d'importation pour certains produits. En 2016, seuls les véhicules, le ciment et les ronds à béton étaient concernés. Ces premières restrictions avaient permis de faire baisser de cinq milliards de dollars la facture des importations, ramenée à 46,7 milliards contre 51,7 milliards en 2015. Mais depuis le début 2017, la liste des produits soumis à licence continue de s'agrandir et comprend une trentaine de produits agricoles, agroalimentaires ou industriels. En juillet dernier, l'importation de 24 nouveaux produits a été interdite en attendant l'octroi de licences. Le gouvernement, sous la houlette de l'ancien Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, espérait même réduire la facture de ses importations de 10 à 15 milliards de dollars en 2017, pour qu'elle passe sous la barre des 30 milliards de dollars. Mais au train où vont les choses, cet objectif est inatteignable d'autant plus que la majorité des produits importés (alimentation, biens d'équipement, intrants nécessaires à la production) demeurent incompressibles. Comme en 2016, le gouvernement va d'échec en échec.