Les exportations gazières par oléoduc des pays nord-africains (Algérie et Libye) vers l'Europe ont augmenté de 22,1% durant la dernière semaine d'août, à 440,1 millions de mètres cubes, par rapport à la troisième semaine du même mois, les exportations algériennes étant plus élevées, elles ont compensé le recul des flux de gaz libyen, a rapporté, mardi dernier, le site spécialisé Interfax Global Energy. Dans le détail, les livraisons de gaz en provenance de l'Algérie par l'intermédiaire du gazoduc Maghreb-Europe ont enregistré une croissance de 43,1%, à 80 millions de mètres cubes, tandis que les volumes acheminés via le gazoduc Medgaz ont enregistré une hausse de 6%, à 90,6 millions de mètres cubes, a ajouté la même source. Les flux de gaz algérien vers l'Italie via l'oléoduc Trans-Med ont aussi augmenté de 66,1%, à 231,9 millions de mètres cubes, selon le bilan fourni par Interfax Global Energy. En revanche, les livraisons de gaz libyen à l'Italie via le gazoduc Green Strean ont diminué de 52,7%, à 36,7 millions de mètres cubes, selon la même source. Après le choc de la chute des prix du pétrole, l'Algérie cherche par tous les moyens à stimuler sa production et ses exportations de gaz en vue de diversifier ses débouchés pour cette énergie. La compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, devait investir plus de 73 milliards de dollars entre 2016 et 2020, dont les deux tiers dans l'exploration-production, affirmait en mai 2016 l'ancien ministre de l'Energie, Salah Khebri. Deuxième fournisseur en gaz de l'Europe après la Russie, l'Algérie prévoit d'augmenter sa production de gaz à 141,3 milliards de mètres cubes cette année, pour atteindre 143,9 milliards en 2018 et 165 milliards de mètres cubes de gaz d'ici 2020. La capacité installée des exportations gazières du pays a été portée à près de 90 milliards de mètres cubes/an dont plus de 50 milliards de mètres cubes/an via les trois gazoducs dédiés à l'Europe, tandis que le reste est formé de GNL. L'Algérie a fourni au total plus de 1500 milliards de mètres cubes sous forme de GNL et par gazoduc. Le pays, concurrencé notamment par le gaz de schiste américain sur le marché européen, voudrait par ailleurs renouveler les contrats de livraison avec des pays comme l'Espagne, la France ou l'Italie qui arriveront à leur terme durant la période 2019-2021, en se présentant comme un fournisseur fiable, grâce à ses immenses réserves et ses capacités de production. Le PDG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, affirmait en avril dernier à Paris que l'Algérie maintiendrait son niveau des exportations de pétrole et de gaz tout en assurant la sécurité de l'approvisionnement du marché domestique. «Nous continuerons à assurer la sécurité de l'approvisionnement de notre marché domestique. Nous tenterons de maintenir et, éventuellement, d'augmenter le niveau des exportations de pétrole et de gaz», avait-il souligné dans son intervention lors du 18e Sommet international du pétrole. Les exportations algériennes représentent 10% de la consommation en gaz de l'Europe, et devraient augmenter de 50% à l'horizon 2020.