Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) qualifie «d'illusion» et de «leurre» le constat fait par le premier ministre, Ahmed Ouyahia, dans le plan d'action de son gouvernement. Selon le secrétariat national du parti, la démarche du premier responsable du gouvernement vise à tromper l'opinion pour valider des mesures antisociales. «Le sombre tableau dépeint dans le projet du plan d'action du gouvernement ne sert qu'à illusionner et leurrer l'opinion publique pour faire passer des mesures antisociales après avoir testé d'autres artifices de replâtrage qui ont échou comme l'emprunt obligataire ou les tentatives d'intégrer l'argent de l'informel dans la sphère légale», lit-on dans un communiqué rendu public hier. Selon la direction du RCD, «l'objectif de ce gouvernement à court terme étant d'alimenter les circuits de la rente pour rassurer les clientèles, payer une partie de la dette intérieure et différer les difficultés». Car, lit-on dans le même communiqué, l'économie algérienne «a besoin de réformes structurelles que le pouvoir s'est entêté à ne pas engager durant quinze ans de disponibilité sans précédent des ressources financières». «Pour le reste, la construction d'une économie performante a besoin d'institutions crédibles, d'une stratégie issue d'un consensus avec des objectifs annoncés et d'une allocation transparente des ressources», précise la même source. «Une alternance clanique» Abordant le débat actuel sur l'application de l'article 102 de la Constitution, le RCD croit déceler une entreprise de «parrainage d'une alternance clanique». «Sur un autre plan, l'absence d'une communication officielle crédible contraste avec une agitation médiatique nourrie aussi par l'Armée autour de la destitution de Bouteflika. A ce sujet, le RCD estime que circonscrire une sortie de crise à la demande de la mise en œuvre de l'empêchement par voie légale de Bouteflika (article 102) équivaut à parrainer une alternance clanique, a fortiori dans le moment présent», précise la même source, rappelant que le parti était le premier à «proposer une sortie de crise par la mise en œuvre de l'article 88, la dissolution de police politique et l'installation d'une instance nationale indépendante de gestion des élections pour donner mandat à une instance de transition». «Notre conviction est que l'heure est à l'action de mobilisation solidaire et non à des positionnements dans des luttes claniques conjoncturels», indique la direction du RCD. Pour cette formation, «la confusion sur la gouvernance générée par l'incapacité du pouvoir à circonscrire encore les luttes de chapelle dans le sérail indique que le pays est rentré dans une phase où le pire peut advenir». «Cette situation que d'aucuns imputent au rétrécissement de la rente intervient au moment où les larges couches de la population sont confrontées à l'accélération de l'érosion du pouvoir d'achat, la dégradation sans précédent des soins du fait du manque de médicaments au niveau des hôpitaux et la généralisation des pénuries d'eau à l'ensemble du territoire national», souligne-t-on dans le même communiqué.