Lors d'une rencontre tenue hier au niveau du siège de la wilaya de Daksi avec des investisseurs et opérateurs économiques de la wilaya, le wali de Constantine, Abdessamie Saïdoun, n'a pas manqué de brosser un tableau peu reluisant de la réalité de l'investissement à Constantine, en dépit des facilités accordées ces dernières années, selon lui, par l'Etat, aux investisseurs. Il ne s'est pas privé en effet d'interroger, devant l'assistance, ses collaborateurs de l'exécutif, sur les difficultés rencontrées par les investisseurs pour concrétiser leurs projets et sur le potentiel industriel que la wilaya peut mettre à leur disposition. Des questions auxquelles les directeurs de l'exécutif concernés, notamment ceux de l'urbanisme et de la construction, des domaines publics, ainsi qu'un responsable de l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI) ont tenté de répondre. Ils se sont donc relayés au pupitre pour énumérer toutes les facilités accordées aux investisseurs ces dernières années, comme l'allègement des dossiers pour l'obtention de concessions de terrain, l'exonération des droits de douane pour l'importation d'équipements, les avantages fiscaux, la création de nouvelles zones industrielles et d'activité, ainsi que les mesures prises pour la limitation des délais de délivrance du permis de construire. Des explications qui n'ont pas eu l'air de convaincre les investisseurs présents, lesquels l'ont d'ailleurs fait savoir au wali dans leurs interventions lors des débats ayant suivi l'exposé des directeurs de l'exécutif. Les investisseurs se sont donc étalés sur les problèmes rencontrés dans la concrétisation de leurs projets, notamment ceux ayant obtenu des décisions d'attribution de terrains non identifiés dans des zones industrielles, à l'exemple des Z.I. de Aïn Romane, à Aïn S'mara, de celle de Aïn Abid, mais aussi de l'extension de la Z.I de Didouche Mourad, ou celle de Benbadis. Des zones dépourvues, selon eux, des commodités les plus élémentaires. Ou encore ceux auxquels il a été attribué des terrains identifiés, mais qui ne peuvent déposer leur dossier au niveau de l'ANDI sans l'autorisation d'exploitation. Une autorisation qui n'est délivrée par la direction de l'environnement, affirment ces investisseurs, qu'au bout de plusieurs années d'attente. Leurs dossiers sont en définitive bloqués, déplorent-ils, au niveau de la direction de l'environnement, laquelle accorde au compte-gouttes la fameuse autorisation d'exploitation. Ceci dit, et sans mettre en doute la volonté de ces opérateurs de chercher réellement à réaliser leurs projets, il nous paraît néanmoins utile de préciser que des dizaines d'autres pseudo investisseurs bien connus sur la place publique à Constantine ayant obtenu des terrains dans des zones viabilisées de la wilaya, en plus de crédits bancaires et autres avantages accordés par l'ANDI n'ont toujours pas, depuis des années, voire plus d'une décennie, concrétisé le moindre projet.