A Ghazaouet, le transport scolaire n'est pas accessible à tous. Ce problème se pose avec acuité, notamment pour les collégiens et lycéens de Djemaâ Sekhra, un village situé à environ 4 km, mais encore pour ceux de Serijette, Oued El Bir, Zerouala et Bdaâ. Face à cette défaillance qui pénalise grandement les élèves résidant loin de leur établissement scolaire, les parents ont réagi en adressant une pétition à la Fédération des parents d'élèves et aux autorités concernées, leur signalant les difficultés quotidiennes auxquelles sont confrontées leurs enfants. A Djemaâ Sekhra, le problème du ramassage scolaire s'est davantage accentué. Evidemment, jamais des prévisions concernant l'effectif des élèves nécessitant le transport scolaire n'ont été établies. Du coup, les disparités continuent de sévir, et les victimes en sont, bien sûr, les écoliers. Ces derniers, pour rejoindre leur établissement scolaire, doivent se lever très tôt le matin, au risque de rater le bus scolaire, du fait qu'il n'y a qu'un seul ramassage, alors qu'il devrait en exister au moins deux compte tenu du nombre d'écoliers. L'existence d'une seule rotation s'explique par la mise à disposition d'un seul bus pour Djemaâ Sekhra et les Orangers, deux agglomérations situées sur des trajets différents. «Le plus inquiétant, souligne un parent d'élève, c'est que le soir, le bus effectue sa dernière rotation à 17h, alors que des élèves sortent de l'école à 17h30». «Pourquoi des concertations n'ont-elles pas eu lieu entre les parties concernées pour adapter les horaires des classes et ceux des dessertes ?», s'interroge notre interlocuteur. Et de rappeler tout en s'inquiétant : «En hiver, à 17h30, il fait déjà nuit, alors comment feront nos enfants pour rejoindre leur domicile ?» En effet, les parents sont hantés par un sentiment d'insécurité. Ils redoutent fort l'hiver quand leurs enfants quittent la maison la nuit et y reviennent la nuit à cause d'un moyen de transport défaillant. Ils se disent inquiets et attendent une meilleure prise en charge de l'APC, censée assurer le ramassage scolaire. Ils se demandent aussi pourquoi les collégiens qui habitent loin et qui ne peuvent pas se rendre chez eux à midi, ne bénéficient pas de la cantine scolaire. A Oued El Bir, Zeraoula et Serijette, ce sont surtout les enfants âgés d'à peine six ans qui subissent au quotidien les affres du manque de transport scolaire. Les bambins de ces quartiers parcourent quotidiennement, à pied, une distance de 1 à 3 km, pour rejoindre leur école. Encore une nouvelle année scolaire qui s'annonce donc rude, à la fois pour les parents et pour les élèves à cause du manque de transport scolaire. Ce qui oblige, quotidiennement, les parents à trouver des solutions pour amener leurs petits jusqu'à l'école. Parfois, ils organisent des trajets en covoiturage, mais le plus souvent, c'est à pied que les gamins parcourent cette longue distance. Cette situation a pour conséquence des absences et des retards fréquents qui perturbent grandement leur scolarité. D'ailleurs, selon un parent d'élève : «Le problème du transport scolaire demeure l'une des causes principales de la déperdition scolaire dans ces quartiers. Les premières victimes restent les filles, qui sont contraintes de renoncer à leur droit à l'instruction à cause du transport».