Au moment où les militants du FLN manifestent un peu partout leur mécontentement après la publication des listes pour les élections locales du 23 novembre, Djamel Ould Abbès préfère faire l'apologie de sa méthode. Tout va pour le mieux au FLN…, du moins c'est ce qu'a affirmé Djamel Ould Abbès dans un point de presse organisé au Centre international des conférences (CIC), à Club des Pins. Durant près d'une heure, le secrétaire général du FLN s'est lancé dans un exercice qu'il maîtrise à merveille : l'auto-satisfaction. En présence des membres du bureau politique, de ceux de la commission de recours et des têtes de liste du parti pour les locales, M. Ould Abbès s'est lancé dans une démonstration sur la pertinence de la méthode choisie par ses soins et validée par le BP dans la confection des listes électorales. Pour le patron du parti, le FLN est revenu à ses fondamentaux historiques : la base et les kasmas. «Nous avons voulu revenir aux méthodes qui prévalaient dans la désignation des candidats dans les années passées», a affirmé le patron du FLN, tout en jetant une pierre dans le jardin de son prédécesseur. «Ils nous fallait arrêter de procéder comme cela avait cours ces dernières années, par des désignation par le haut.» Une déclaration vite contredite lors de l'annonce des têtes de liste par M. Assoul, nouveau directeur de cabinet du secrétaire général. En effet, Sadek Bouguettaya en charge de la communication du parti et membre du BP, mais également Rachid Haraoubia, ancien ministre de l'Enseignement supérieur et Baha Eddine Tliba, ancien vice-président de l'APN ont placé leurs proches comme tête de liste pour le 23 novembre. Acculé par les questions des journalistes sur le sujet, Djamel Ould Abbès a justifié ses désignations en estimant que les proches des cadres du parti devaient également avoir la possibilité d'être candidats. «Je ne vois pas pourquoi on empêcherait des membres du comité central du FLN de soutenir la candidature de leurs proches», a affirmé le chef du FLN et de se demander «de quel droit on devrait empêcher les proches d'être candidat ?» Une déclaration que les militants, dont les candidatures ont été rejetées, apprécieront sûrement. Dans les chiffres, le parti sera présent dans 48 wilayas et 1541 communes, dont 75% des candidats ont au plus 45 ans. Ce qui a fait dire au patron de la première force politique du pays que le «FLN a des militants, alors que les autres formations politiques sont contraintes d'en chercher sur internet». «Pour la première fois nous avons mis en avant des militants issus de la deuxième génération après l'indépendance», s'est félicité le secrétaire général du FLN, âgé de 87 ans. Si la prime à la jeunesse a prévalu, ce n'est pas le cas pour la parité. En effet, le parti ne présente qu'une seule candidate, à El Madania à Alger, comme tête de liste. Alors que Djamel Ould Abbès annonçait le lancement officiel de la campagne du parti pour les locales, il en a profité pour répondre aux attaques de ses adversaires, dont Louisa Hanoune, accusant le parti d'avoir acheté des listes électorales. «Certains politiques nous attaquent car le parti est un mastodonte en Algérie», s'est défendu M. Ould Abbès, jugeant ces attaques sans conséquences. «Le FLN n'a pas peur, car il fait peur.» Même Ahmed Ouyahia en a pris pour son grade. Sa formation politique, le RND, a en effet était décrite comme «l'enfant du FLN» et d'avertir ses opposants que le 23 novembre «on verra qui sera vainqueur du scrutin».