Les nuages s'amoncellent au-dessus de Ould Abbès, secrétaire général du FLN. Vendredi, c'est Amar Saadani, ancien secrétaire général du parti, rappelé à la surprise générale par le patron du FLN pour siéger au sein de la commission des candidatures, qui a «claqué la porte», selon une source au sein du parti, alors que les listes des candidatures pour les élections locales du 23 novembre n'étaient toujours pas finalisées. «Il est parti sans donner de raison», affirme un cadre qui soupçonne l'ancien chef du FLN d'avoir préparé son coup. «C'est un coup d'éclat pour fragiliser encore un peu plus le secrétaire général, alors que le comité central du parti est fixé le 22 et 23 octobre.» Au FLN, plusieurs cadres avaient prévu cette issue, jugeant Amar Saadani «ingérable» et incapable d'accepter d'être sous l'autorité de celui qu'il n'a jamais «porté dans son cœur». Cet antagonisme date de la période où l'ancien président de l'APN dirigeait le parti. A l'époque, il soupçonnait Djamel Ould Abbès d'être «l'œil de Moscou», celui qui renseignait la Présidence de ses faits et gestes et son arrivée à la tête de la première formation politique du pays après sa «démission» surprise le 22 octobre 2016 n'a fait que confirmer ses doutes. «Amar Saadani se comportait comme s'il était encore le patron du parti, durant les délibérations, rapporte un sénateur du FLN. Il ne voulait pas qu'on pense qu'il devait son retour à M. Ould Abbès, dont il a une piètre image.» La désignation d'anciens membres du gouvernement Sellal et de l'ancien chef du FLN, au sein de la commission de candidatures avait été prise par la Présidence et imposée au secrétaire général. «Djamel Ould Abbès a été contraint et forcé d'accepter les noms qui lui ont été soufflés», affirme une source proche du secrétaire général. Le patron du FLN collectionne les déboires. Les derniers en date concernent ses rapports exécrables avec les membres du BP et les nombreuses affaires liées à la désignation de proches des cadres sur les listes des prochaines élections locales. C'est le cas du directeur de la communication et membre du BP, Sadek Bouguettaya, dont le fils aurait intercédé en faveur d'amis pour qu'ils figurent sur la liste du parti à Rouiba. Mercredi 20 septembre et alors que la commission de désignation devait siéger, le patron du FLN congédiait les membres du BP, présents ce jour-là à l'hôtel Mouflon d'or à Alger, où le parti a pris ses quartiers. «Rentrez chez vous. Quand j'aurai besoin de vous je vous appellerai, aurait lancé le secrétaire général du FLN. Pour M. Ould Abbès, le temps risque d'être long et mouvementé avant la réunion du comité central.