Parmi les activités accueillies par le Salon international du Livre d'Alger, on peut noter la tenue d'un colloque international sur Mouloud Mammeri (1917-1989) organisé par le Haut commissariat à l'Amazighité (HCA). Programmée les 3, 4 et 5 novembre 2017 à la Salle El Djazaïr du Palais des Expositions, elle sera un moment privilégié du Centenaire de la naissance de cet écrivain, chercheur et intellectuel, événement qui connaît une programmation multiforme en divers points du pays. A ce propos, Si El Hachemi Assad, secrétaire général du HCA, a déclaré : «Contrairement à ce qui se fait habituellement, nous avons opté pour la célébration de la naissance, en présage d'espoir, de renouvellement, de vigueur et de continuité de vie.» L'ambition de cette rencontre n'est pas des moindres. C'est l'ensemble des aspects de la vie et de l'œuvre de Mouloud Mammeri qui seront éclairés dans leur partage global entre création littéraire et recherche anthropologique. La séance inaugurale portera sur «le parcours à travers une histoire et une identité confisquées». Elle sera suivie d'une focale sur «le combat pour la visibilité, la sauvegarde et l'universalité de la culture amazighe». Le lendemain, l'attention se portera sur les traits saillants de l'œuvre littéraire entre «humanisme, résistance et refus des dogmatismes». ça sera ensuite «l'attention de l'écrivain face au devenir de son écriture» qui sera abordée avec de nombreuses communications qui se pencheront sur ses œuvres littéraires et leur rapport avec les idées et l'action de l'auteur. Lors de la troisième et dernière journée, Il sera question de la «riche personnalité» de Mammeri, vue à travers des approches complémentaires, puis à son apport aux études linguistiques. Parmi les pionniers de la littérature algérienne moderne, Mouloud Mammeri a publié au début des années cinquante La Colline oubliée et Le Sommeil du juste. Son troisième roman, L'Opium et le bâton (1965) consacré à la guerre de Libération nationale a connu un large succès et donné lieu à son adaptation au cinéma par Ahmed Rachedi. Egalement auteur de nouvelles, pièces de théâtre et textes de réflexion, Mammeri a exhumé et sauvé de larges pans de la littérature orale ancienne d'expression kabyle, traduisant et commentant les poèmes de Si Mohand ou M'hand et autres bardes. Passionné par la culture amazighe de toutes les régions d'Algérie, il mène de nombreuses recherches qui le conduiront, de 1969 à 1979, à la tête du CRAPE (Centre de recherches anthropologiques, préhistoriques et ethnographiques. En 1980, une conférence qu'il devait donner à Tizi Ouzou est interdite et déclenche un mouvement de protestation violemment réprimé, qui marque un tournant dans l'appréhension de la culture dans le pays. En 1989, il décède des suites d'un accident de voiture. Pour envisager une telle personnalité, le HCA a convié une trentaine d'universitaires et d'auteurs de haut niveau venus essentiellement d'Algérie, mais aussi d'Afrique du Sud, du Congo, d'Espagne, des Etats-Unis d'Amérique, de France et de Tunisie. Tout laisse penser que la salle El Djazaïr sera bien pleine en raison de la considération dont Mouloud Mammeri jouit encore.
Colloque international «Mammeri, l'Amusnaw, sourcier des convergences civilisationnelles universelles». Du 3 au 5 novembre durant le SILA. Voir www.mammeri100.dz