L'industrie mécanique et de la filière automobile ne peut exister sans la présence et l'appui logistique d'un réseau de sous-traitants de qualité. La présidente de l'Upiam (Union professionnelle de l'industrie automobile et de la mécanique), Latifa Terki, a plaidé, hier, lors de la première édition des assises nationales sur l'industrie automobile et mécanique, qui s'est tenue au siège de la SNVI, pour «une vision partagée» et une démarche industrielle rigoureuse dans le secteur industriel automobile. «L'industrie automobile ne se construit pas en deux ans, ne se bâtit pas qu'avec le taux d'intégration, mais avec tous les indicateurs, notamment les donneurs d'ordres, les sous-traitants, les équipementiers (…)», a-t-elle indiqué, appelant le ministère de l'Industrie et des Mines à «travailler sur le fond» de cette filière placée comme une «priorité» pour le développement du tissu industriel. «Il faut qu'on sache qui fait quoi», a-t-elle estimé lors de cet événement qui se veut «un espace d'échange entre les différents acteurs, activant dans le monde de l'automobile en Algérie» et auquel ont pris part experts, enseignants universitaires et plusieurs entreprises intervenant dans le secteur (SNVI, Mercedes, notamment). Latifa Terki considère que «nous avons le savoir-faire et des opérateurs en Algérie ; par contre, il y a des manquements dont il faut tenir compte pour pouvoir avancer». Pour elle, «intégration, sous-traitants, composants, emplois…, ce sont tous ces éléments importants qui font fonctionner la filière». «On ne peut pas ne pas répondre à des sous-traitants ; par contre, on peut bâtir ensemble, avoir une vision partagée, car on ne peut qu'être ensemble pour réussir», a-t-elle insisté. «La sous-traitance dans le secteur automobile est pratiquement inexistante en Algérie. La multiplicité des constructeurs aboutira forcément à terme à une volumétrie nécessaire pour la création d'un écosystème automobile. Il y a lieu donc de réfléchir sur ce que pourraient être les filières stratégiques à développer dans le secteur», argumente-t-elle. Mais la présidente de l'Upiam indique que «la plasturgie est la première filière à retenir». L'Upiam s'emploie déjà à élaborer la cartographie détaillée des sous-traitants à l'échelle nationale. «Nous devons absolument amorcer la diversification économique», a estimé de son côté le chef de division partenariat au ministère de l'Industrie, Abdelkader Rahla, citant la filière automobile comme étant «la priorité à soutenir et à développer». Mais pour ce faire, le développement de l'industrie mécanique et de la filière automobile ne peut exister, selon lui, sans la présence et l'appui logistique d'un réseau de sous-traitants de qualité. Selon le même responsable, pour soutenir les producteurs locaux, il a été identifié un certain nombre de filières à développer dans le cadre de la sous-traitance, dont les vitrage, câblage, plastique, batteries, emboutissage des petites pièces de tôlerie, mécanisme/ligne d'échappement, radiateurs, pneumatiques et produits sidérurgiques plats. Et comme axes stratégiques pour le développement de l'industrie automobile, le responsable du département de l'Industrie cite l'assemblage et l'intégration progressive de la production, le développement de la sous-traitance internationale avec les équipementiers mondiaux, la régulation du marché et la protection de la production nationale à travers le régime des licences, le soutien de l'Etat pour cette filière par des avantages suffisamment incitatifs pour attirer tous les professionnels et acteurs susceptibles de la rendre performante, ainsi que l'encouragement à l'export. Abdelkader Rahla a fait part d'une trentaine de manifestations d'intérêt, qui ont été enregistrées par son département depuis la mise en place du dispositif d'incitation pour la réalisation d'unités de montage, dont 12 ayant satisfait aux conditions fixées, ont été lancées ou en voie de l'être. En termes de capacités, a-t-il précisé, ces 12 projets totalisent une projection de production à l'horizon 2022 estimée à 320 474 unités (302 837 véhicules de tourisme et 17 673 utilitaires).