L'accès aux médicaments d'innovation en diabétologie, le diabète et ses complications, la transition du diabète de type 1, la femme et le diabète, les critères de validation d'un lecteur de glycémie sont, entre autres, autant de thèmes débattus lors du 19e Congrès national de diabétologie, jumelé avec le 33e Congrès d'endocrinologie et du 15e Congrès maghrébin d'endocrinologie et de diabétologie, ouverts vendredi dernier, et se terminant aujourd'hui. Cette rencontre scientifique, rehaussée par un riche programme conçu pour répondre aux questions d'actualité en matière de prise en charge en diabétologie et en endocrinologie, regroupe des praticiens tunisiens, marocains et algériens. Elle se veut aussi une mise au point sur toutes les avancées thérapeutiques dans la prise en charge du diabète dans le Maghreb, et surtout une opportunité pour relever toutes les insuffisances qui freinent cette prise en charge dans les pays respectifs. Des communications de haut niveau ont traité justement de stratégies actuelles et des nouvelles perspectives dans la prise en charge du diabète de type 2, l'explosion des coûts, qui sera accompagnée du boom du nombre de diabétiques, dont la prévalence est en nette progression dans le monde et en Algérie. Une pathologie dont les facteurs de risque demeurent encore prédominants dans notre pays, en l'occurrence l'obésité, le tabagisme, l'alimentation riche en sucres et en graisses, la sédentarité et la dyslipidémie. Une maladie qui est pourvoyeuse de lourdes dépenses, avec toutes les comorbidités qu'elle traîne. Le nombre de cas d'amputation, les rétinopathies diabétiques et l'insuffisance rénale sont autant de complications nécessitant des hospitalisations et des dépenses supplémentaires. D'aucuns s'interrogent sur le devenir de la stratégie nationale de lutte contre les maladies non transmissibles, dont le diabète, qui attend d'être mise en œuvre, alors que tout est fin prêt pour être lancée. «Un travail colossal a été effectué, il suffit juste que le ministère de la Santé mette en œuvre les actions préconisées en suivant les recommandations des experts», fait remarquer un praticien. Et de s'interroger : «Qu'attendent les pouvoirs publics, notamment le ministère de la Santé pour engager les actions prévues sur le terrain en matière de formation des médecins généralistes, la mise en place des actions de prévention et de sensibilisation de la population contre ces maladies qui constituent aujourd'hui un lourd fardeau pour le malade et le Trésor public ?» Les spécialistes s'interrogent ainsi sur les réticences des pouvoirs publics à mettre sur le marché les médicaments d'innovation qui ont prouvé leur efficacité dans la prévention des complications chez les diabétiques et surtout les complications cardio-vasculaires. «Des produits qui ont aujourd'hui montré leur efficacité aux Etats-Unis et en Europe, pourquoi les Algériens ne peuvent-ils pas en bénéficier afin de leur éviter des complications parfois fatales ?» note un diabétologue. Et de relever que certaines molécules sont enregistrées par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, mais elles ne sont pas remboursées et sont hors de prix pour les bourses moyennes.