« Nous sommes ici avec l'objectif de concrétiser le partenariat plutôt que de vendre ou de faire du commerce. » C'est par ces mots que le ministre belge de l'Economie, de l'Energie, du Commerce extérieur et de la Politique scientifique, M. Marc Verwilghen, a introduit son intervention lors d'une conférence de presse tenue hier à l'hôtel Sofitel. Auparavant, le prince Philippe de Belgique, qui préside l'importante délégation économique arrivée lundi dernier à Alger, a exprimé sa joie de revenir en Algérie après le séjour qu'il a effectué en 1990. Le prince a relevé l'accueil chaleureux fait à la délégation aussi bien par le président de la République, le gouvernement que les hommes d'affaires rencontrés après les difficultés graves vécues par l'Algérie et les efforts extraordinaires faits pour la cohésion sociale. « L'Algérie devrait constituer un exemple pour le monde entier », a estimé le prince Philippe de Belgique, qui a donné le coup d'envoi de la rencontre avec la presse. « L'Algérie est l'un des 18 pays partenaires de la Belgique », a indiqué le ministre belge de l'Economie, et « notre présence ici est guidée par l'objectif de concrétiser le partenariat », a-t-il précisé. Après avoir cité les secteurs qui peuvent donner lieu à un partenariat tels que l'énergie et la politique scientifique, M. Marc Verwilghen a cité les trois façons de développer ce partenariat. Il se fera d'une manière bilatérale renforcée. Il se concrétisera grâce à la position de la Belgique dans l'Union européenne (UE). Et il pourra s'affirmer à l'international avec l'expertise dont dispose la Belgique en vue de l'accession à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Le ministre est revenu sur « les rencontres importantes » que la délégation a eues avec le Président, le chef du gouvernement, le ministre de l'Energie, le ministre des Affaires étrangères et le ministre du Commerce. Il a aussi rappelé les quatre conventions signées mardi dernier ainsi que le mémorandum d'entente entre Algex et la Direction du commerce extérieur de la région de Bruxelles. Les deux parties ont signé aussi un accord sur la livraison d'une centaine de bus à l'ETUSA comme elles ont convenu de créer un conseil d'hommes d'affaires algéro-belge. Pour le ministre belge, la délégation venue en Algérie « est une des plus grandes délégations que nous avons connues, ce qui prouve que l'Algérie a une importance pour les entreprises belges ». Avant de répondre aux questions de la presse, les représentants des trois régions composant la délégation, à savoir la Wallonie, la Flandre et Bruxelles-Capitale (Bruxelles Export), ont exposé brièvement le résultat de la visite. Les 46 entreprises wallonnes ont eu 300 à 400 contacts, selon M. Philippe Suinen, le directeur de l'Agence wallonne à l'exportation. L'agence doit ouvrir une représentation à Alger à partir de janvier 2005. Les 45 entreprises de la région Bruxelles-Capitale ont eu 177 rendez-vous d'affaires. Ces entreprises s'intéressent aux grands projets, selon M. Willy de Cook, le directeur de Bruxelles-Export, comme l'adduction en eau potable d'Alger, le port d'Alger (terminal de conteneurs) ou les projets de privatisation. Les entreprises de la Flandre ont signé deux conventions. Elles étaient issues des secteurs des transports, de l'alimentation, des télécom, du textile, de l'environnement, de la construction, de la construction navale... A ce propos, M. Dirk van Steerteghen a annoncé qu'un projet de caviar algérien a été discuté. Plusieurs contrats entre les entreprises devraient être signés après cette mission, mais les dirigeants de la délégation ont laissé le soin aux entreprises de dévoiler le contenu de ces contrats. Le président de la Fédération des entreprises belges a annoncé la baisse par l'agence Ducroire du risque Algérie de 4 à 3 sur une échelle de 7. Il a relevé les bons résultats de la mission qui se concrétisera par beaucoup de « deals ». Répondant à une question sur la reconversion de la dette, le ministre belge de l'Economie a indiqué que ce dossier est en préparation et constituera l'un des principaux points à l'ordre du jour de la commission mixte qui se réunira en 2006. A propos de l'énergie, le ministre a annoncé avoir invité Sonatrach à saisir l'opportunité de l'extension des capacités du terminal de Zeebrugge (GNL), qui vont passer de 4,5 milliards de mètres cubes à 9 milliards de mètres cubes. « Un quart de nos ressources provient de votre pays, et il est important que votre pays soit une source d'approvisionnement pour la Belgique », a-t-il déclaré. « Il y a une extraordinaire opportunité pour l'Algérie d'approvisionner le nord-ouest de l'Europe à partir de ce terminal », a-t-il estimé. Sonatrach et Distrigas, la compagnie belge, sont liées par un contrat gazier à long terme depuis 1975 avec une première livraison en 1982. Les deux compagnies avaient célébré, à la fin 2002, vingt ans de fourniture de GNL algérien. Le contrat, qui a été prolongé par des avenants, expire à la fin 2006.