Le parti de Karim Tabbou détient désormais les communes de Kherrata et d'Ouzellaguen, avec des majorités relatives, et a pu placer des élus dans les deux APC de Tibane et du chef-lieu de wilaya, où il a fait autant que le RCD, soit 3 sièges chacun. Les dernières élections locales ont installé le parti non agréé de Karim Tabbou, l'UDS, à l'APW de Béjaïa, avec cinq sièges décrochés avec les couleurs d'une liste «indépendante». S'il a pris la place du RND, qui n'y a désormais aucune voix, l'UDS a manqué de peu de rivaliser avec le FLN, qui ne le devance que de deux sièges. Le parti gagne ainsi une tribune précieuse pour se rendre visible avec un mandat éminemment politique. Karim Tabbou avait sollicité, dans ses meetings de campagne dans plusieurs endroits de la wilaya, le vote de la population en guise d'«agrément populaire». Le parti détient désormais les deux communes de Kherrata et d'Ouzellaguen, avec des majorités relatives et a pu placer des élus dans les deux APC de Tibane et du chef-lieu de wilaya où il a fait autant que le RCD, soit trois sièges chacun. Pour une première participation à une élection, l'UDS force les choses et forme désormais un groupe de 23 élus qui se veulent autant de porte-voix du parti dans les assemblées élues. Ainsi, Béjaïa lui offre son tout premier contingent d'élus dans le pays. «Nous avons réussi un challenge en intéressant les jeunes», déclare Zahir Attouche qui a mené la liste pour l'APW de Béjaïa, considérant que leur campagne est politique et se félicitant que leur «liste indépendante sera bel et bien présente au niveau de l'Assemblée populaire de la wilaya, bousculant ainsi l'ordre établi». Les cinq élus siégeront dans une APW où le jeu des alliances est inévitable pour le FFS à qui il manquera un siège pour former la majorité absolue. Le groupe de l'UDS, des ex du FFS, n'exclut pas une alliance avec leur ancien parti, mais non sans conditions. «Ce sera un contrat public, pas souterrain», a indiqué Zahir Attouche, lors d'une conférence de presse tenue hier au siège du centre de la documentation des droits de l'homme. «S'il y a accord, ce sera autour de l'intérêt de la population», ajoute-t-il au nom de son groupe qui se refuse à être «un facteur de blocage de l'institution». Rappelant «les limites de l'ancienne FFS-RND-FLN», l'élu précise que si alliance il y a, la population sera mise au courant de ses détails, n'excluant pas que sa démarche d'insuffler une dynamique au sein de l'Assemblée puisse le pousser à manifester dans la rue pour rendre l'opinion publique témoin de tout dysfonctionnement. «Il faut créer cette dynamique le plus rapidement au sein de l'Assemblée», plaide Zahir Attouche. Il n'y a pas de doute que ce premier mandat des tout premiers élus de l'UDS sera politique. Leur parti sera imposé de fait. «Nous avons été contraints de nous présenter en tant qu'indépendants, mais nous sommes UDS», assument-ils. Le FFS échangera-t-il son allié traditionnel, qu'est le FLN à l'APW de Béjaïa, contre le nouveau groupe formé de ses ex-militants ? On se souvient que la majorité a été redessinée pendant le dernier mandat, lorsque quelques élus du FLN et des dissidents du FFS ont rejoint le groupe du RCD pour former une nouvelle majorité. Pendant près d'une année, l'Assemblée est restée bloquée. Lors de la campagne électorale pour le scrutin du 23 novembre dernier, le RND s'est enorgueilli d'avoir été l'allié fidèle du FFS en permettant le déblocage. Maintenant que le RND n'est plus là, que le FLN a été «infidèle», que le RCD pourrait prolonger l'opposition et qu'avec l'UDS il y a, après tout, une histoire de désamour avec l'appareil de leur ex-parti, les choix du FFS sont compliqués à faire en cherchant son siège manquant.