Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a affirmé, hier à Alger, que notre pays «attend beaucoup» de la visite qu'effectuera le président français, Emmanuel Macron, demain en Algérie, concernant le dossier de la mémoire. La visite que devra effectuer le président français en Algérie est une visite «ordinaire», mais ce qui lui confère un caractère particulier, ce sont «les relations bilatérales et les dossiers de la mémoire en suspens entre les deux pays», a indiqué M. Zitouni au forum de la Radio nationale, précisant que l'Algérie «attend beaucoup» de cette visite, notamment pour ce qui à trait au dossier de la mémoire, «compte tenu des déclarations de M. Macron lors de sa précédente visite en Algérie en tant que candidat à l'élection présidentielle française». Les propos du président Macron sur «les crimes contre l'humanité» lors de sa précédente visite «sont les plus lourds qu'ait prononcés un président français», soulignant que «l'Algérie ne construira pas ses relations futures avec la France sur la base de déclarations mais sur du concret». Et d'ajouter que «les deux pays ont franchi des pas satisfaisants dans différents domaines, mais l'essentiel dans ces relations, c'est le dossier de la mémoire». M. Zitouni a évoqué «les dossiers en suspens relatifs aux archives et aux disparus algériens durant la Guerre de Libération nationale, au nombre de 2200, outre la récupération des crânes des chefs de la résistance algérienne et l'indemnisation des victimes algériennes des essais nucléaires français effectués dans le Sud algérien». A ce propos, le ministre a affirmé que ces dossiers sont «complexes et sensibles et requièrent de la patience», ajoutant que l'Algérie «n'acceptera pas de marchander ni de tourner la page». Le ministère œuvre, en coordination avec le ministère des Affaires étrangères et l'ambassadeur d'Algérie à Paris, à relancer l'action des commissions mixtes chargées de l'examen des dossiers en suspens, «après l'arrêt qu'elles ont connu en raison des rendez-vous politiques prévus dans les deux pays». Concernant les excuses que la France doit présenter à l'Algérie pour ses crimes coloniaux, M. Zitouni a précisé que cette démarche «est légitime».