Réunis le 9 mai dernier à Alger, les représentants des enseignants de 8 syndicats affiliés au Conseil national de l'enseignement supérieur (CNES) des universités de Constantine, Sétif et Bordj Bou-Arreridj ont décidé d'entrer dans un cycle de protestations qui se traduira, notamment, par un mouvement de grève pendant les journées des 19, 20 et 21 mai courant, période qui correspond avec les examens universitaires, et d'organiser en même temps un sit-in le 20 mai devant le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour demander la généralisation de la prime spécifique de poste à toutes les universités du pays. Rencontré jeudi dernier à Constantine, M. Milat Abdelhafid, coordinateur de la section CNES de l'université Emir Abdelkader de Constantine, nous a remis une copie du «communiqué commun», élaboré et signé le 9 mai courant à Alger par les syndicats CNES des trois universités tout en déclarant que «dans le cas où notre revendication n'obtient aucun écho venant de la tutelle, le mouvement sera radicalisé et il pourrait fort bien déboucher sur une grève générale ouverte». Et notre interlocuteur d'expliquer le motif de la fronde des enseignants du supérieur en se demandant pourquoi cette prime de poste spécifique instituée par la loi, et représentant 80% du salaire, est accordée aux enseignants des universités de Batna, Oum El-Bouaghi, Khenchela, Guelma, Souk Ahras et Tébessa et à 17 autres dans le pays, toutes situées dans la même zone géographique, à l'exclusion de toutes les autres, notamment les universités de Constantine, de Sétif, de BBA. Il ajoute que ce mouvement ne date pas d'aujourd'hui et a commencé en 2013. «Seulement, les syndicats des universités concernées agissaient en solo. Mais à partir du 9 mai dernier, ils ont décidé d'unifier leur mouvement pour agir de concert». Les contestataires considèrent qu'il y a eu une erreur d'appréciation à la base de l'institution de cette prime controversée qui ne vise pas la zone mais la nature du poste. Et ce genre de poste existe dans d'autres secteurs de la fonction publique comme l'Education nationale et la Santé. «Etant donné que nous partageons les mêmes conditions géographiques et climatiques avec les wilayas bénéficiaires de la prime, pourquoi sommes-nous exclus de son bénéfice ? Pourquoi à poste et aux conditions de travail égaux, un enseignant de l'université d'Oum El-Bouaghi, par exemple, touche-t-il 80% de plus que ses collègues de Constantine et Sétif ? On peut admettre cette disparité pour les wilayas sahariennes, mais pas entre celles situées dans le nord», s'est interrogé M. Milat pour justifier le mouvement de contestation que le CNES a lancé. Il reconnaîtra que, durant les premières journées des 12, 13 et 14 mai, le mouvement de protestation n'avait pas eu un impact significatif au niveau des universités des 3 pôles de l'Est. «Mais cela n'est qu'un début. L'important est la coordination que nous venons de créer pour unifier notre action», a-t-il considéré. Pour terminer, notons que notre interlocuteur a estimé à plus de 5.000 le chiffre des professeurs affiliés au CNES et enseignant au niveau du seul pôle universitaire constantinois, qui est composé, comme on le sait, des trois universités classiques des Frères Mentouri, Abdelhamid Mehri et Rabah Bitat, de l'université islamique Emir Abdelkader et de l'Ecole normale supérieure du plateau du Mansourah.