Les amateurs de musique andalouse et de musiques anciennes ont pu découvrir et apprécier un programme à la hauteur des espérances. La soirée a été étrennée par le duo français «Duo Hemiolia». La violoncelliste Claire Lamquet et la violoniste Alfia Bakieva ont offert un répertoire riche de huit pièces musicales datant du XVIIe siècle. Elles ont revisité de célèbres pièces de la période baroque ainsi que la musique patrimoniale du nord de la France. Cet ensemble qui existe depuis une décennie a également fait une petite incursion en Allemagne. Parmi les sonates interprétées, citons Cima, Castillo et de Francœur, la Fantaisie de Telemann, la Follia de Corelli et le Caprice d'Alabac. Leur prestation s'est terminée par la reprise de la célèbre chanson «Al Khir Ino», signée par le chanteur algérien Idir. Place ensuite à l'Ensemble andalou de Paris. Constitué d'une vingtaine de musiciens, cet ensemble a donné un avant-goût de son programme par un magnifique jeu de violons et d'ouds, suivi de la percussion et des voix. Le jeu des instruments et l'interprétation vocale étaient des plus délicieuses. Ils reprirent le célèbre poème - peu chanté jusque-là, de cheikh Ben Msaib «Rabbi K Qda A'liha». L'Ensemble andalou de Paris qui existe depuis 2010 a interpreté d'autres inkilabets dans le mode zidane et d'autres hawzas et ce, sous des slaves d'applaudissements. Le troisième groupe à se produire sur scène est le duo japonais «Futaie Bayachi», lequel a offert un chant folklorique des différentes régions de leur pays. Le la du spectacle est donné par des coups de tambours Taiko, donnés par Emiko Ota. L'artiste japonais Hideaki Tsuji s'est plu, pour sa part, à interpréter différentes intonations vocales, aidé en cela par son Shamisen, un luth à trois cordes. Ces deux artistes, très complices dans le jeu, ont présenté des chants populaires des « Minyö » et des chants folkloriques du sud du Japon. Ils ont décliné à travers leur musique plusieurs thèmes dont, entre autres, la joie, la ville quotidienne, la cueillette des feuilles de thé, la récolte du blé ou encore la nature. La soirée de cette 12e édition du Festivalgerie s'est refermée par l'Orchestre de l'Association de jeunes de Monastir, dirigé par le chef d'orchestre Mahmoud Frih. Cet orchestre qui compte à son actif 7 Cd a présenté sept pièces musicales de malouf. Rôdés à ce genre de manifestation, les 14 musiciens ont magistralement interprété entre autres Semmaï isbaïn, Mouwachah Ya la qawmi dayyaâöuni, Noubet Raml El Maya, Wasla Mezmoum. Ils ont, également, donné un large aperçu du célèbre chant traditionnel tunisien comme Hobbi yetbeddel yetdjedded ou encore Djari ya Hammouda. Il est à noter que la 12e édition du Festival international de la musique andalouse et des musiques anciennes se clôturera, ce soir, à l'Opéra Boualem Bessaih, avec un hommage à la pianiste algérienne Salima Madini. Il est attendu, aussi, d'autres prestations musicales avec l'Ensemble national andalou de l'Opéra d'Alger, le groupe Aftap du Pakistan et le duo Mélodie du Désert. Il y aura également la remise des prix aux lauréats du concours des masters class.