Algériens et Français veulent faire de l'année 2007 celle de la concrétisation des volontés politiques en matière de relance de la coopération économique entre les deux pays. Une coopération qui, faut-il le souligner, est loin de refléter l'important volume d'échange bilatéral. C'est du moins ce qu'on relève, avec regret, du côté algérien. En sa qualité de premier fournisseur de l'Algérie, la France, même si elle y est déjà présente, est appelée à faire davantage s'agissant de l'investissement direct sur le marché algérien. La volonté algérienne de voir la coopération économique algéro-française passer à un autre stade plus concret a été exprimée par le ministre des Finances, Mourad Medelci, à son homologue français, Thierry Breton, lors de la signature hier du mémorandum de partenariat et de développement à la résidence Djenane El Mithaq. Une cérémonie à laquelle ont assisté également le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, Hamid Temmar, et les ministres délégués à la Réforme financière et à la Planification. Le mémorandum aura comme objectif de renforcer les relations à travers un développement accru des investissements directs. Les deux gouvernements ont ainsi décidé d'accompagner cet objectif par des mesures d'organisation et de soutien, dont le but est d'aider à la réalisation de projets industriels en Algérie. Pour être plus concret, les deux parties ont décidé de prioriser trois filières industrielles. La filière automobile impliquent comme perspectives la fabrication (en Algérie) de pièces de rechange, de montage ou de services d'accompagnement de l'automobile dans sa conception la plus large, y compris le camion. A ce sujet, Abdelamid Temmar a été très explicite sur ce que l'Algérie veut réellement dans ce domaine. « L'Algérie est très en retard par rapport à ses voisins dans le domaine automobile. Nous avons un marché infiniment plus important qu'il est inadmissible de continuer à importer des véhicules en produit fini. C'est une situation que nous ne pouvons pas tolérer », a déclaré le ministre. Il annoncera à l'occasion une rencontre avec les PDG de Renault et de Peugeot le 19 décembre à Paris où il sera question de développer l'industrie automobile en Algérie. Le deuxième axe prioritaire, qui a été retenu, est celui de l'industrie pharmaceutique pour laquelle l'Algérie entretient des liens extrêmement importants avec les laboratoires français, mais qui sont encore confinés dans le domaine commercial. Une filière que la partie algérienne, note Mourad Medelci, veut faire évoluer par l'émergence de la production locale en partenariat avec les laboratoires français. Le troisième axe, enfin, est celui de l'agroalimentaire pour lequel l'Algérie dispose d'un grand potentiel, y compris l'exportation. « Nous allons travailler à travers chacun de ces axes en mettant en place des comités d'opérateurs économiques et en apportant en tant que membres de gouvernement, chacun dans son secteur, l'appui nécessaire à ces comités, et ce, pour que, premièrement, nous puissions identifier les projets et les accompagner afin qu'ils puissent s'inscrire dans la réalité et se réaliser dans des conditions normales », souligne Mourad Medelci. Selon lui, « ces projets doivent être concrétisés à partir de 2007 ».