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«Parler du 5e mandat est indécent»
Hamid Ferhi. Coordonnateur national du MDS
Publié dans El Watan le 01 - 02 - 2018

Le coordonnateur du Mouvement démocratique et social, Hamid Ferhi, affirme, dans cet entretien, que son parti subit de fortes pressions à l'approche de son congrès, prévu pour les 27 et 28 avril prochain. Il apporte des éclaircissements sur les poursuites judiciaires dont il fait l'objet et d'autres de ses camarades pour, notamment, «outrage à corps constitué» et «attroupement non armé».
Dénonçant l'instrumentalisation de la justice, Hamid Ferhi estime que le redéploiement du MDS et sa volonté d'être présent au rendez-vous de 2019 doivent gêner le pouvoir. Le Coordonnateur du MDS affirme que son parti œuvre à forger une alliance de toutes les forces du travail contre les forces de la fuite des capitaux et de la spéculation. Hamid Ferhi considère que seule la lutte paie, soulignant le besoin de l'Algérie d'un front intérieur solide pour reconquérir sa place dans le monde. Dans cet entretien, Hamid Ferhi revient sur la dualité FLN/RND qu'il lie à l'approche de la présidentielle de 2019.
- Vous allez comparaître mardi prochain devant le tribunal de Ghardaïa avec d'autres cadres du MDS et des militants des droits de l'homme, pour, entre autres, «outrage à corps constitué» et «attroupement non armé». Qu'en est-il exactement ?
Le 1er juillet 2016, nous avons été dépêchés, Fethi Ghares, porte-parole du MDS, et moi, pour exprimer notre soutien à Me Salah Dabbouz qui a été menacé d'une mise sous contrôle judiciaire. Alors que nous étions attablés dans un café, la police nous a interpellés.
- vous ont-ils signifié à l'époque des poursuites judiciaires ?
Non. En juillet 2017, nous avons écrit au divisionnaire de la DGSN de Ghardaïa pour nous rendre notre caméra qui a été réquisitionnée, mais nous n'avons pas reçu de suite. Et nous avons été surpris d'apprendre qu'un des membres du groupe a reçu une convocation le 17 décembre dernier.
Dans des déclarations à la presse, vous avez également parlé de menace de fermeture de votre siège national à Alger. Pour quelle raison ?
Effectivement, nous avons reçu encore une fois un courrier de l'Agence foncière de la wilaya d'Alger, qui exige que nous régularisons notre situation avant des poursuites judiciaires, alors que nous n'avons cessé de leur répondre que notre situation est régulière et que s'il y a un problème, qu'il soit porté à notre connaissance.
- Ces «affaires» surgissent au moment où le parti prépare la tenue de son congrès prévu les 27 et 28 avril prochain. Pensez-vous qu'il y a un lien entre les deux ?
Effectivement. Le lien est tout établi. Ce qui nous désole justement, c'est cette instrumentalisation de la justice que nous considérons comme des pressions à la veille de notre congrès, qui aura à désigner notre candidat à la présidentielle de 2019. L'affaire du siège aussi, nous pensons qu'elle est également liée au fait qu'il soit mis à la disposition de toutes les organisations qui luttent pour leurs droits, ce qui nous vaut ces pressions. Ce congrès est important pour nous, c'est le premier qui se tiendra publiquement depuis la disparition d'El Hachemi Cherif, son fondateur, il y a de cela 10 ans.
- Vous avez introduit tout récemment une demande pour la tenue de ce congrès. Avez-vous reçu une réponse ?
Cela fait 15 jours depuis le dépôt de la demande d'autorisation et aucune réponse n'a été donnée par la wilaya. Alors que de cette autorisation, dépendent les démarches liées à sa bonne préparation matérielle et politique et surtout envoyer des invitations à des partis amis et autres personnalités dans le monde. C'est le redéploiement du MDS et sa volonté d'être présent au rendez-vous de 2019 qui doivent gêner.
- Pensez-vous que le pouvoir cherche à empêcher la tenue de votre congrès ?
Non, c'est juste une façon de nous empêcher de le préparer dans les meilleures conditions possibles. Vous n'êtes pas sans savoir que la composante actuelle du MDS est très jeune, essentiellement des étudiant(e)s et que nous finançons tout de nos poches et l'apport de souscripteurs qui pensent que le MDS apporte un éclairage nécessaire dans la conjoncture actuelle.
- Vous dites que le MDS aura son candidat à la présidentielle de 2019. Votre participation à ce scrutin sera-t-elle maintenue, même si l'actuel Président rempile pour un autre mandat ?
Nous avons toujours dit que ce 4e mandat a desservi notre pays aussi bien à l'intérieur qu'à l'étranger. Et que parler d'un 5e mandat est indécent. Comme nous avons combattu ceux qui clivent sur cette question plutôt que sur les questions politiques arrivées à maturité faisant comme si sa non-participation à la prochaine présidentielle est la solution.
- Dans les documents préparatoires du congrès, vous livrez votre vision politique et vous proposez une rupture avec le système actuel en deux temps. Comment ?
Effectivement. Dans un premier temps, nous proposons aux forces du travail de se battre pour prendre le gouvernement et surtout de ne pas tomber dans le piège tendu par les forces de l'import/import qui veulent opposer le secteur privé au secteur public. Pour le MDS, il s'agit de forger une alliance de toutes les forces du travail (public et privé) contre les forces de la fuite des capitaux, de la spéculation...
- Est-il possible de concrétiser un tel projet dans la conjoncture actuelle, marquée par des déchirures et des divisions au sein des forces de l'opposition ?
Je crois qu'il faut regarder vers la société. Voyez comment l'opinion publique s'est mobilisée autour du limogeage de Tebboune qui voulait s'attaquer à l'argent sale, autour de l'injustice faite à Rebrab, à voir comment les médecins résidents se mobilisent et le soutien que leur apporte toute la société, les marches imposantes de notre jeunesse à Béjaïa et Tizi Ouzou ou la banderole de Aïn M'lila. Qui aurait parié que 2018 serait l'année de Yennayar chômé et payé. La lutte paie, et c'est ce que nous proposons aux Algériens, et nous rend optimistes.
- En plus des médecins résidents, les paramédicaux aussi observent un débrayage. Ces grèves touchent également l'éducation. Mais le premier responsable du FLN, Djamel Ould Abbès, accuse des forces de l'opposition d'être derrière ces mouvements de protestation. Qu'en pensez-vous ? Quelle appréciation faites-vous de ces mouvements de grève ?
Effectivement, au moment où Benmeradi annonce que les surfacturations continuent, que le gouvernement avance masqué sur l'avenir des entreprises publiques, que le lobby des importateurs impose des produits de seconde nécessité... cela est un bon signe. Cependant, nous appelons à la vigilance car des forces voudraient pousser au pourrissement et à nous monter les uns contre les autres. Il est important d'inscrire ces luttes dans la durée avec la concertation la plus large et la prise en charge de tous les besoins des secteurs concernés.
Les déclarations de Ould Abbès ne doivent pas les mettre sur la défensive, car juste hier il a accusé tout mouvement d'être dirigé par la main étrangère. Et il ferait mieux de s'occuper des membres influents de son parti qui ont des biens mal acquis à Paris et ailleurs et de rendre ce glorieux sigle au peuple au lieu de le salir.
- Vous parlez de forces qui poussent au pourrissement et qui veulent faire monter les uns contre les autres. Lesquelles ? Elles sont dans les partis, dans les institutions de l'Etat, dans le circuit économique ?
Elles sont dans tous ces compartiments. Quand on évalue à plus de 200 milliards de dollars de fuites de capitaux, quand on connaît la part de l'informel, on voit bien que toute tentative de remettre la société aux normes de travail va connaître une opposition féroce. Et c'est pour cela que le gouvernement, tout en étant ferme sur ce qu'il juge être des lignes rouges à ne pas dépasser, se doit de ranger son bâton et ouvrir un dialogue dans la transparence, sans condition, avec tous ceux qui ont des revendications.
- Le gouvernement a signé avec le patronat et l'UGTA une charte relative au partenariat public et privé. Une charte qui a été critiquée par des partis dont le FLN. Que pensez-vous de cette démarche gouvernementale ?
Depuis des années, nous appelons à ce partenariat, à mettre en synergie toutes les forces productives du pays pour en tirer le meilleur. Ouvrir les capitaux des entreprises nationales, publiques et privées, pour permettre une meilleure synergie. Mais une condition est nécessaire, l'autonomie de décision de ces entreprises.
- Les attaques du secrétaire général du FLN contre le Premier ministre se multiplient. Pour certains observateurs, c'est un signe de lutte de clans au pouvoir. Quelle est votre analyse ?
C'est clair que l'approche du rendez-vous de 2019 va aiguiser les appétits. Mais il faut se rappeler que c'est une constante de ce système de «fomenter des conflits» pour brouiller les pistes.
L'Algérie a besoin d'un front intérieur solide pour reconquérir sa place dans le monde, et cette place ne peut être qu'aux côtés des pays du tiers-monde, des forces qui les soutiennent pour un monde plus démocratique et un ordre économique plus juste. Tout le reste, c'est de l'enfumage. Et c'est pour expliquer tout cela que nous sillonnons le pays et que nous nous présenterons à la prochaine présidentielle.
- Votre participation à cette élection sera-t-elle sans condition ?
Nous connaissons les règles du jeu et nous croyons que c'est par la lutte que nous faisons évoluer les choses. Nous nous adressons à la société et à elle de voir ce qui est dans ses possibilités. Notre but ne sera pas de remporter cette élection qui va se dérouler dans les mêmes conditions de manque de transparence que les précédentes, mais plutôt de faire connaître notre programme et notre vision de l'Algérie de demain...… Les élections sont un terrain de lutte comme les autres, à nous d'en faire un tremplin pour les futur batailles et c'est ce qui fait peur au pouvoir aujourd'hui.
- Avez-vous déjà désigné votre candidat à la présidentielle ?
C'est le congrès d'avril prochain qui le désignera.
- Pensez-vous solliciter l'appui et le soutien des partis de l'opposition pour votre candidat ?
Au MDS, nous n'usons pas de ce concept, opposition. Car, si on met tous les partis qui ne participent pas au gouvernement dans le même panier, on contribue à brouiller les esprits de nos lecteurs. Dans cette «opposition», il y a des partis qui proclament clairement leur allégeance à d'autres Etats, il y en a qui ne prônent la démocratie que comme jeu électoral et sont contre l'égalité des citoyen(ne)s devant la loi, etc.
Nous voulons donner un signal fort à la société pour se mettre en marche et arracher son dû : Etat de droit, égalité hommes-femmes, économie productive, équité dans la répartition des richesses ainsi créées, respect de la vie privée, etc. et surtout l'indépendance de la justice. C'est dans cet échange avec la société que le MDS trouvera des alliés, y compris ceux organisés en partis et dans ce cas même la candidature qu'on aurait désignée peut être mise en discussion.
- Vous parlez de partis islamistes. Etes-vous d'accord avec le constat selon lequel ils sont aujourd'hui en recul ?
C'est clair que l'islamisme est en décomposition, mais nous restons très attentifs à tout ce qui se passe dans ce courant qui reste influent dans la société et les efforts que font certains pour se détacher idéologiquement et politiquement de l'international intégriste. L'expérience algérienne doit au contraire les placer à l'avant-garde pour faire les ruptures nécessaires à leur intégration dans la nation.
- Certains disent que l'islamisation de la société est encore plus dangereuse pour la démocratie. Quel est votre avis ?
Si par islamisation vous entendez endoctrinement, mise sous tutelle, wahhabisation, cela va de soi que c'est plus dangereux et la société comme les pouvoirs publics ont le devoir de combattre par tous les moyens légaux les tenants d'un tel projet. S'il s'agit de pratiquer sa religion, au MDS nous nous battons pour la liberté de croyance et de la pratique par chacun de sa religion.


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