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Le pain, le lait, le mini-krach boursier de Wall Street et les paris de 2018
La semaine éco. d'El Kadi Ihsane
Publié dans El Watan le 19 - 02 - 2018

En Algérie, la question de la semaine serait de savoir à partir de quel seuil de baisse du soutien aux prix pouvons-nous dire que les subventions ont été supprimées ? Il existe une grande hypocrisie vis-à-vis de la réforme du système de subventions en Algérie.
Au niveau opérationnel, celui du gouvernement, la décision a été prise sous Sellal d'opérer à la transformation de la subvention universelle pour certains produits à la subvention ciblée. Une commission a travaillé pendant plus d'une année au ministère des Finances avec l'assistance technique de la Banque mondiale pour évaluer les impacts comparés par lignes de produits, par catégories de population et par paliers de réduction de la subvention.
Des scénarios de transformation ont été mis en place, modélisés et tournés sur des périodes pluriannuelles. Dans le cas du carburant, une subvention non explicite du budget de l'Etat, le processus a inclus la baisse du transfert sans introduction pour le moment du ciblage comme alternative.
Le recours a été évoqué et vite abandonné, à la carte magnétique qui permet, comme en Egypte, d'acheter une quantité précise de carburants à prix soutenus, et au-delà d'en payer le prix de marché. Dans le cas du pain et du lait, le gouvernement est plus contraint d'engager une politique de distribution ciblée de revenus pour amortir les effets de la réduction voire de l'annulation de la subvention des intrants qui soutiennent la production de ces deux produits de base. Là également, le ciblage des populations qui ont vocation d'émarger au système d'aide directe a commencé.
Les tranches des revenus définis et les canaux de recensements des ménages cibles désignés. Ahmed Ouyahia, qui se targue en privé d'être le premier homme politique capable de mettre fin au gaspillage ruineux du pain et des produits laitiers (sa phobie du yaourt bon marché n'est pas surfaite). En réalité, la réforme du système de subventions algérien, que le budget ne peut plus assumer en l'état, attend le feu vert présidentiel pour se mettre à l'œuvre.
Dans l'intervalle, ne sachant plus sur quel pied danser, Ahmed Ouyahia se dédouble le week-end en leader populiste dans les réunions du RND pour annoncer que la subvention du pain et du lait ne changera pas. C'est bien sûr un mensonge si l'on s'en tient aux préparatifs cités plus haut.
Ce n'en sera pas un si Abdelaziz Bouteflika, comme dans le cas des privatisations, intervient en fin de boucle pour annoncer qu'il est là pour protéger le peuple des agressions du libéralisme. Et que sous son règne, personne ne touchera au système des subventions universelles tel qu'il existe. Les réformes de système sont les plus importantes pour faire évoluer le modèle économique algérien, faire évoluer l'allocation des ressources de l'Etat et rendre l'économie plus efficace.
Elles le sont bien plus que les restrictions d'importation. Mais elles touchent au cœur du pacte politique clientéliste qui permet au pouvoir de se renouveler. Entre exigence de la rationalité budgétaire en temps de crise et tentation de prolonger le modèle re-distributeur classique (et dépensier) le pouvoir politique hésite. Il n'hésitera plus longtemps.
Faut-il s'inquiéter sérieusement sur un possible retournement de la conjoncture économique dans les pays de l'OCDE après le mini-krach boursier de la semaine précédente ? Une majorité d'économistes répondent non. Les marchés leur ont provisoirement donné raison, en reprenant une grande partie de la décote des indices boursiers des 5 et 6 février derniers. Le pronostic dominant des experts est «mouvement de correction», pas d'effondrement en vue. Il est conforté par le trend de 2017 à la Bourse et les indices de l'économie réelle en accélération au 2e semestre de l'année. 2017 a été l'année de tous les records boursiers. Le Dow Jones a progressé de 25%. Le Nikkei de 19%. Les Bourses européennes ont également franchi des seuils historiques de capitalisations.
Ce mouvement, porté par une onde exceptionnellement longue de taux bas, a construit une survalorisation des actions et des obligations. Les experts divergent sur le sort de cette bulle formée par les politiques accommodantes des Banques centrale en vue de soutenir l'activité après la crise financière de 2008-2009. Issue cataclysmique, ou correction technique absorbables par les marchés ? Une première réponse est venue en ce mois de février.
Les marchés ont effacé une partie suffisamment modérée de leur hausse de 2017 sans enclencher une dynamique de la défiance. Car le danger est bien sûr là. Passer massivement en mode vendeur d'actifs pour anticiper un changement de paradigme financier en cours. Ce scénario ne s'est pas développé cette fois-ci. La confiance est rapidement revenue et les flux vendeurs se sont inversés en acheteurs (opportunité ouverte par la baisse des cotations). Mais est-ce que le risque de nouvelles corrections — prise de bénéfices par la vente — successives ne va-t-il pas jalonner l'année 2018 ?
Paradoxalement, le mini-krach du 5 juillet a été provoqué par de bonnes nouvelles macro-économiques aux états-Unis. Une hausse plus forte que prévu, de la création d'emplois et une hausse des salaires. Ce qui mécaniquement pourrait conduire à une accélération de l'inflation, déjà proche des 2% aux Etats-Unis, et donc à une remontée des taux d'intérêts plus rapide que prévu. La fin avant l'heure de l'open bar monétaire pour les marchés boursiers.
Cette appréhension a été renforcée par le changement à la tête de la FED, le tout nouveau patron de la Banque centrale américaine, Jerome Powel, n'a pas encore été testé par la conjoncture. Ces successeurs, Bern Bernanke et Janet Yelen, ont privilégié le soutien à l'activité à la lutte préventive contre l'inflation. Jérome Powel pourrait inverser la priorité et accélérer la remontée des taux directeurs de la FED afin de contenir l'emballement inflationniste redouté. Cet équilibre instable va tenir investisseurs et institutionnels en haleine en 2018. Un facteur systémique est venu rendre le tableau encore plus instable. La politique fiscale et budgétaire de Donald Trump. Baisse d'un côté (prélèvement), hausse de l'autre (dépenses). Combustible pour le déficit et l'inflation.
Le patrimoine des actifs boursiers (actions et obligations) détenus en partie grâce à de la dette financière va devenir insoutenable. Les mouvements raisonnés de vente réglées par les algorithmes aux lendemains de nouvelles annonces anticipant une remontée de l'inflation risquent bien de se renouveler dans les prochains mois. A partir de quel seuil de destruction de valeur, une succession de «corrections» boursières correspondant à des prises de bénéfices devient elle un krach boursier, puis une crise financière ? Le débat entre experts est loin d'être tranché.


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