Le meeting organisé par le MSP, à l'occasion du déplacement de son président, à Mostaganem n'avait qu'un seul but, à savoir rappeler la ligne politique du parti qui s'articule sur la participation au pouvoir. Bouguerra Soltani se devait de donner à sa base un signal de sérénité et de continuité. En continuité de la ligne tracée par feu Mahfoud Nahnah, soulignera-t-il, le MSP prône la participation à la construction d'un Etat moderne, démocratique, où les libertés créatives et innovantes constitueront la base de l'Etat. Le leader du MSP dira que l'Algérie pourrait prétendre à devenir le Japon de l'Afrique. Profitant de l'allusion au géant asiatique, dont il fera l'éloge de son organisation sociale, économique et industrielle, il n'hésitera pas à faire référence aux valeurs incarnées par les « hara-kiri » qui ne mettent fin à leurs jours que lorsqu'ils ont fauté. L'allusion à son propre destin est évidente. Empruntant une autre parabole, il reviendra encore une fois à la charge en faisant l'éloge de la participation du MSP à l'édification d'un Etat moderne et son appui à la politique du remboursement anticipé de la dette. « Une action patriotique, dira-t-il, qui nous évitera de laisser un pays endetté aux générations futures », indiquant qu'il n'est pas normal que les fils payent les erreurs de leurs parents. En martelant que la jeunesse doit être fière de son histoire, le leader du MSP ajoutera qu'aucun Algérien ne peut accepter la médiocrité et les dépravations. C'est pourquoi, dira-t-il, face à cette situation, il faut libérer sa conscience ou se démettre. Par ailleurs, Bouguerra Soltani, n'a pas pipé mot lors du discours prononcé, jeudi dernier au Théâtre régional de Sidi Bel Abbès, devant un parterre parsemé de militants de l'ex-Hamas, sur les fameux dossiers de corruption, évoqués la semaine dernière devant la presse. S'attardant longuement sur « les sacrifices consentis par le défunt Bouslimani pour préserver l'unité du pays » et le sort des « enseignants martyrs de Aïn Adden », M. Soltani a évoqué « des moments difficiles imposés par des impératifs de la reconstruction nationale ». Il fera rappeler la doctrine « inchangée » du MSP qui s'appuie sur des constantes (thawabit) que sont l'Islam, l'arabité et le nationalisme. « L'amazighité additionnée à ces constantes forment le socle de l'unité nationale », a-t-il ajouté. A ses yeux, la préservation de ces constantes est à même de conforter la société algérienne qui, depuis quelques années, affirme-t-il, a vu émerger une génération « cocotte-minute ». « L'Algérie a plus besoin de rigueur en matière de gestion », note-t-il. Le ministre d'Etat a insisté sur le fait que « beaucoup de personnes seront appelées à partir, mais l'Algérie demeurera », avant d'enchaîner : « Il est de notre devoir d'accompagner les changements qui s'opèrent aussi bien sur la scène internationale que nationale et de s'adapter continuellement. » Selon Soltani, l'esprit algérien commence à « mûrir ». Ce qui lui fait dire que ce même esprit est actuellement en mesure de faire son propre choix. De quel choix parle-t-il ? Tout en fixant du regard l'objectif de la caméra de l'ENTV, le chef du MSP explique que « les Algériens savent exactement ce qu'ils veulent ». Et d'articuler lentement : « Nous connaissons parfaitement l'Algérie, sa mosaïque humaine, ses pôles politiques, financiers, médiatiques et industriels ». Evasif, M. Soltani se félicite du rôle que joue la classe politique algérienne. « Il faut admettre que lorsqu'on construit quelque chose, il est tout à fait normal qu'on commette des erreurs », a-t-il dit. Et de conclure devant un auditoire dubitatif : « J'espère que celui qui est en train de construire sera tendre. » M. Abdelkrim , Yacine Alim