Le MSP a différé toutes ses décisions à la réunion de son conseil consultatif. Le nouveau président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) a estimé, hier, lors d'une conférence de presse, que “la bataille pour l'élection présidentielle de 2004 débutera véritablement au lendemain de l'Aïd el-fitr (vers le 26 novembre prochain)”. Bouguerra Soltani, élu vendredi dernier aux dépens de Abderrahmane Saïdi, l'un de ses trois vice-présidents, a qualifié les mouvements actuels des acteurs politiques de “préparation physique d'une échéance encore lointaine”. Il a souligné que le MSP n'avait pas encore décidé de son mode de participation à l'élection, “il peut, de ce fait, désigner son propre candidat, comme il peut soutenir une candidature extérieure”. La décision échoit en fait au conseil consultatif dont la réunion devrait intervenir dans les quarante-cinq prochains jours, conformément aux statuts du parti. Car Soltani a pris le soin de préciser que toutes les grandes résolutions seront discutées et adoptées par cette instance avant d'être définitivement adoptées par le bureau exécutif dont la composante sera annoncée dans quelques jours. Interrogé sur le bilan du mandat de M. Abdelaziz Bouteflika, soutenu dans son élection, en avril 1999, par le parti islamiste — le soutien, comme il a eu à le confirmer hier, a été l'œuvre du défunt Mahfoud Nahnah et contre sa volonté —, l'ancien ministre du Travail et de la Protection sociale a fait savoir qu'un document devait être présenté au IIIe congrès, “mais, à cause du retard accusé dans le déroulement des travaux, on a dû le retirer”. Le document attendra également la réunion du conseil consultatif pour être rendu public. Bouguerra Soltani a, par ailleurs, révélé que Nahnah a bien laissé quelques recommandations : le choix d'élargir la vice-présidence à trois hommes au lieu de deux précédemment en est une. Mais s'il est venu rencontrer la presse, c'est avant tout dans le but de vanter les vertus démocratiques du MSP. “Nous avons prouvé notre attachement à la démocratie et prouvé que nous sommes démocrates. Les travaux de notre congrès se sont déroulés dans la transparence et nous espérons que cela sera une leçon pour d'autres partis. Nos méthodes ont donné leurs fruits, renforcé nos rangs et conforté nos positions”, a-t-il déclaré, se tenant à côté de son rival d'hier, Abderrahmane Saïdi, et de Abderrazak Mokri, un de ses parrains, désormais troisième vice-président. Soltani a dit, fièrement, diriger une “équipe soudée”, élue par un “congrès souverain”. “Le congrès est clos, closes aussi toutes les parenthèses ouvertes, parfois par des parties hostiles, et les prétendues divisions au sein du parti. La leçon de démocratie dont nous nous prévalons réside précisément dans le fait que nous avons changé la direction, pas le parti. Nous demeurons fidèles à notre ligne, à nos principes, à nos convictions. Notre satisfaction est d'avoir offert l'image positive d'une expérience à retenir : le transfert du pouvoir de manière pacifique, sans affrontements”, a indiqué le président du MSP. L. B.