A quoi la passion attisée par l'égoïsme et la jalousie visible peut-elle conduire ? Dans le cas de cet étudiant du Centre de formation continue de Bouira, A. S., 29 ans, c'est à son incarcération depuis samedi dernier, placé sous mandat de dépôt après sa présentation devant le magistrat instructeur. Les raisons : séquestration, sévices corporels, chantage et incitation à la débauche. La victime, B. S., 19 ans, fréquentait le même centre que lui lorsqu'ils se sont connus. Après avoir quitté l'établissement, elle nie entretenir des relations avec A. S. Entre temps, il aurait pris des photos d'elle nue à des fins de chantage. Il lui aurait même proposé qu'elle ramène des amies pour favoriser des rencontres avec ses camarades. Elle ne céda pas. alors, afin de l'isoler encore plus, il lui subtilise sa puce téléphonique, persuadé de l'existence d'un amant, afin de confondre la jeune infidèle. Pour qu'il lui rende sa puce, elle lui avoua qu'elle avait un amant et qu'elle avait besoin de son portable pour entrer en contact avec lui. C'est alors que le 28 novembre, sur de simples soupçons, le jeune amoureux s'est mis à accuser sa petite amie d'entretenir des relations avec un autre. Il la roua de coups afin de l'amener à avouer, en vain. car, de toute évidence, il n'y avait personne d'autre dans sa vie. Alors son compagnon l'enferma dans un taudis où il la retrouvait. Elle y resta séquestrée durant une semaine, pendant laquelle elle ne recevait que la visite du jeune homme pour se disputer à propos de cet inconnu. furieux, le jeune homme repartait, à chaque fois, tout en fermant à double tour. Lorsqu'il s'aperçut qu'il avait laissé la puce à sa victime, il était trop tard. Celle-ci avait réussi à joindre son oncle et à lui signaler le lieu de sa séquestration. Le jeune homme tenta d'intimider la jeune femme pour qu'elle ne dépose pas plainte contre lui en la menaçant de dévoiler les photos. Une fois à Alger, elle se fit délivrer des certificats médicaux attestant des sévices subis et de sa virginité perdue. De retour à Bouira, elle dépose plainte le 7 décembre au commissariat. Devant tant de preuves accablantes, le jeune homme, ayant avoué ses forfaits, sauf pour les photos et les coups et blessures, s'est déclaré disposé, samedi dernier, devant le juge d'instruction, à prendre sa victime pour épouse. En attendant l'ouverture du procès, il est sous les verrous.