Le MSP fait flèche de tout bois depuis que son premier responsable M. Bouguerra Soltani s'est fait tancer par le président Bouteflika qui l'a sommé de s'expliquer devant la justice sur ses déclarations fracassantes sur « l'institutionnalisation » de la corruption en Algérie. Jeudi dernier au cours de l'émission hebdomadaire de la radio Chaîne III « en direct du parlement » M. Abderrezak Mokri membre influent de ce parti islamiste et député à l'APN s'en est pris sans ménagement à l'Alliance présidentielle dont fait partie cette formation politique pour souligner que la majorité présidentielle est un leurre politique. « Il y a une majorité dans la majorité » a-t-il affirmé déplorant la minorisation de son parti dans cette alliance face au couple FLN-RND. Le représentant du MSP est allé même plus loin dans la critique du système politique en place en posant la problématique de la source du pouvoir en Algérie. Le gouvernement dans lequel le MSP est représenté ne gouverne pas, on le fait en son nom a estimé le député du Msp. Cette montée au créneau subite du Msp en ce moment précis, après le désaveu politique public infligé par Bouteflika à son président éclaboussant dans son sillage le parti en question, et à quelques mois des prochaines échéances électorales, est à l'évidence loin d'être fortuite. L'activisme de ces derniers jours du Msp qui a exprimé son soutien au président du parti s'apparente en effet beaucoup plus à un plan de sauvetage de cette formation qui tente de tirer son épingle du jeu politique dans lequel il s'aperçoit, sur le tard, qu'il s'est fourvoyé en intégrant l'Alliance présidentielle, qu'à un sain redéploiement politique d'un parti soucieux de recouvrer sa liberté d'action et son autonomie. Il est trop facile en effet de chercher aujourd'hui à se donner ainsi bonne conscience en accablant des partenaires politiques avec lesquels les responsables du Msp n'hésitaient pas, avant que le vent ne tournât, à louer la totale convergence de vues. La vérité est que le Msp a joué une carte politique qui ne pouvait qu'être perdante. C'est l'effet boomerang. « Le sacrifice » politique et idéologique que le Msp estime avoir consenti en intégrant l'Alliance présidentielle, « au nom de la stabilité politique et sociale du pays » pour reprendre M. Mokri, ne convainc plus personne. Pas même les dirigeants et la base du parti qui ont cautionné un tel positionnement du parti. L'expérience de l'Alliance présidentielle qui constitue la première initiative politique du genre dans le paysage politique national pose la problématique des fondements programmatiques et doctrinaux sur lesquels repose naturellement toute union politique. On ne construit pas une alliance solide et durable autour d'un programme d'action – fût-il présidentiel – à l'élaboration duquel on n'a pas été associé ! Une Alliance partisane implique un programme commun pleinement et collectivement assumé par ses membres dans ses succès et ses échecs. Ce n'est pas un banquet que l'on quitte une fois la table desservie.