Les corps communs et les ouvriers professionnels de l'éducation nationale, qui sont plus de 200 000, sont en bas du classement de la Fonction publique. Outre le salaire «très bas», cette catégorie de travailleurs craint que la situation perdure, avec le blocage du statut particulier des travailleurs de l'éducation, souligne Ali Bahari, président du Syndicat national des corps communs et ouvriers professionnels de l'éducation nationale. Ce syndicat est convaincu que les travailleurs qu'il représente ont été «trahis» par les autres syndicats du secteur représentants les enseignants, qui ont eu à négocier les clauses de l'actuel statut régissant le secteur. Ali Bahari nous renvoie aux différents mouvements de protestation dans le secteur de l'éducation pour obliger le gouvernement à négocier avec les représentants des travailleurs les clauses des statuts régissant les différents secteurs. «Dans le secteur de l'éducation, les travailleurs professionnels et les corps communs ont toujours été présents et ont mené toutes les grèves pour faire valoir la nécessité d'associer les représentants des travailleurs dans les négociations, mais les syndicats, qui ont négocié le statut particulier de 2008 et son amendement en 2012, ont ignoré la situation difficile des corps communs.» Des «déséquilibres» sont contenus dans le statut particulier et pénalisent directement les corps communs, ouvriers professionnels, agents de sécurité et de prévention. «Le statut particulier amendé en juin 2012 et le texte d'application promulgué le 6 octobre de la même année présentent des dysfonctionnements qui font que les catégories précitées n'ont aucune possibilité d'améliorer leur salaire avec des primes. Les syndicats des enseignants ont fermé les yeux sur cette situation et ne se sont plus engagés pour défendre la cause des corps communs, puisque ce texte leur est favorable et leur donne plusieurs possibilités d'améliorer leur pouvoir d'achat», souligne M. Bahari. L'ouverture du dossier de la révision du statut en 2015 par le ministère de l'Education nationale risque de ne pas aboutir à des résultats probants, s'inquiète M. Bahari, qui craint que des syndicats motivés par des intérêts «corporatistes» ne maintiennent les clauses du texte actuel en pratiquant «le blocage» des travaux de la commission chargée de la révision du statut et dont le rapport final tarde à voir le jour.