Abada lui-même opte pour le report. La coupe est presque pleine. A tous les reports successifs de la tenue du congrès réunificateur du vieux parti, il faut en rajouter un autre. Les dates du 24 et 25 décembre annoncées, par les confrères, pour la tenue du congrès du vieux parti, sont encore une fois compromises. Les affrontements politiques entre les deux tendances reprennent. Entre Abdelhamid Si Affif, porte-parole du mouvement de redressement et Abdelkrim Abada, membre de la commission des cinq que préside Belkhadem, le brasier mal éteint se rallume. Il risque de faire un grand feu. Pour le moins, le congrès du FLN n'aura lieu qu'en 2005. Une appréhension exprimée par Abdelkrim Abada lui-même, qui a privilégié l'option du report au lieu de la date officieusement retenue, à savoir la fin du mois en cours. Au moment où le mouvement de redressement reprend du poil de la bête, c'est la brouille chez le groupe des cinq ( Belkhadem, Goudjil, Abada, Saïdani et Daadoua). Les échos qui parviennent de ce groupe restent à peine audibles. Ils sont confus et manquent d'un cachet de détermination. Les préparatifs du congrès avancent-ils convenablement? Rien n'est moins sûr à en juger par la façon de communiquer de cette instance très fortement décriée par les redresseurs. Hier, le groupe des cinq devait se réunir pour faire le point sur l'enrichissement des textes préparatifs du congrès au niveau des différentes wilayas. MM.Abada, Bouhedja et Goudjil nient l'existence de cette réunion. M.Saïdani avance l'exact contraire des trois premiers. Le président du Parlement a effectivement confirmé l'existence de la rencontre, d'autant plus que la réception des dossiers de candidatures des congressistes commencent à parvenir au niveau de cette structure présidée par Belkhadem. N'est-ce pas un signe d'une désorganisation, d'un cafouillage, au moment où la machine devait être bien huilée à l'approche d'un important rendez-vous? Pour les redresseurs, le groupe des cinq n'existe pas. «Nous ne reconnaissons pas cette structure», clame le porte-parole du mouvement de redressement, fort comme il le dit de «l'appui de 14 ministres, des députés, des sénateurs et de la majorité de la base du parti». Si Affif et son groupe semblent déterminés à faire échec à la tenue du congrès «préparé par des pro-Benflis». Ils menacent: «Si les dérapages ne sont pas corrigés aujourd'hui (hier, Ndlr) nous allons procéder à l'élection des congressistes et nous l'organiserons sans eux». Les dérapages pour les redresseurs est la présence dans les structures de préparation du congrès des pro-Benflis. «Nous avons mené un combat où on a dénoncé la politique d'exclusion, de désignation et la politique d'intrusion de militants. Notre combat juridique a été sanctionné par la victoire des redresseurs, notre combat politique a été couronné par la victoire à l'élection présidentielle du 8 avril dernier» déclare Si Affif. Ce sont ces acquis juridiques et politiques que le mouvement de redressement fait valoir pour «imposer ses positions». La réunification ne semble pas à l'ordre du jour au sein du vieux parti. A ce stade de pourrissement, il est permis de se demander si cette crise n'est pas alimentée par... les cercles occultes.