Dans le cas où la commission des cinq n'est pas dissoute, le congrès aura lieu sans le concours des anciens pro-Benflis. Comme nous l'annoncions au début de cette semaine, il fallait s'attendre à d'importants rebondissements concernant la crise du FLN dès la fin de cet Aïd. C'est en effet le cas. Pas moins de quatorze ministres ont en effet exprimé clairement leur soutien au-sit in de ce jeudi. Il s'agit, apprend-on, de Tou, Kara, Boukerzaza, Louh, Haïchour, Harraoubia, Hamimid, Messaâdi, Khaldi, Ziari, Khoudri, Redjimi, Ould Abbès et Messahel. Ce sont, en somme tous les membres du gouvernement qui reviennent ainsi à la ligne originelle du mouvement de redressement, au moment où Belkhadem lui-même a été amené à déclarer du haut de sa tribune improvisée à l'entrée du siège du parti que «ceux qui se sont rendus coupables d'atteinte au parti et aux symboles de l'Etat devront revenir au second rang et ne prendre aucune part active dans les préparatifs du 8e congrès, prévu pour la seconde quinzaine du mois de décembre prochain». Contrairement aux rumeurs faisant état de saccages commis au niveau du siège et les menaces de plaintes brandies par Abdelkrim Abada, les redresseurs, qui avaient réussi à faire « le plein » ce jeudi, en ramenant l'ensemble des coordinateurs de wilayas, mais aussi les membres du bureau national, se sont contentés de tenir leur rencontre avant d'adopter un communiqué à main levée et de se disperser dans le calme, en présence des ministres, arrivés tard, après avoir été longtemps retenus par le conseil de gouvernement, programmé jeudi passé par Ouyahia. Selon Abdelhamid Si Affif, figure de proue du mouvement de redressement, «dans le cas où la commission des cinq n'est pas dissoute, (dont sont membres Saïd Bouhadja, Amar Saïdani, Salah Goudjil et Abdelkrim Abada sous la coordination d'Abdelaziz Belkhadem) le mouvement de redressement, qui a prouvé sa force et sa discipline, ira seul vers la préparation du 8e congrès». Celui-ci, ajoute notre source, «aura lieu conformément aux résolutions très claires prises lors du congrès d'étape du mois de janvier passé». Un appel à la raison est lancé au passage à Abada afin de permettre aux «48» de mettre en place les commissions de wilayas dont doivent être membres les redresseurs et les pro-Benflis au sein des sièges des mouhafadhas, ce qui leur est encore interdit pour le moment. Afin de couper définitivement l'herbe sous les pieds des anciens pro-Benflis, en train d'agir comme lui en menaçant de déposer plainte pour un fait inexistant alors que l'ancien secrétaire général du FLN en avait fait autant contre les walis, les ministres FLN et Yazid Zerhouni, pas moins de trois pétitions ont commencé à circuler. La première, qui a déjà recueilli l'adhésion de 80 signatures, concerne le comité central issu du 7e congrès. Quant aux deux suivantes, elles sont destinées aux députés et sénateurs. En l'espace de 24 heures à peine, le nombre de paraphes, apprend-on, a dépassé la soixantaine. Ces nouveaux rebondissements, qui annoncent clairement un durcissement de ton de la part des redresseurs, promet dans le même temps une accélération dans les évènements, puisque le FLN ne peut plus se permettre de traîner plus longtemps sa crise alors qu'il reste majoritaire au gouvernement, au Parlement et aux assemblées locales et que de sa stabilité dépend celle de toutes les institutions de la République. Nous y reviendrons.