« Revoir une grande partie du plan de la circulation urbaine et la signalisation routière, introduire la priorité à gauche dans les carrefours et les ronds points intra muros, pose de ralentisseurs aux abords des établissements scolaires, réaménagement des aires de stationnement des taxis et des bus, implantation d'unités de secours le long des routes à grande circulation… » C'est sur ces recommandations que M. Ahsène Milous, chargé de la communication et des relations générales du centre national de prévention et de la sécurité routière (CNPSR), a clôturé, ce 21 décembre, la semaine de prévention des accidents de la circulation qui s'est tenue dans la maison de la culture d'Adrar. Les organisateurs ont fait le porte à porte dans les établissements d'enseignement comme les lycées et l'université, en présentant des communications sur les méfaits de la vitesse, l'alcool et bon nombre de facteurs néfastes sur nos routes. Pour certaines personnes, le spot publicitaire préventif, qui relate le sort dramatique de la pauvre Jacqueline qui a été la captive des flammes lors de son accident de voiture, a été un traitement de choc, notamment chez les élèves. En effet, ce petit film de sept minutes nous montre comment Jacqueline, 16 ans, a basculé subitement dans l'horreur avec un corps complètement mutilé et un visage méconnaissable. Les statistiques comparatives du CNPSR entre 2005 et 2006 font ressortir une tendance à la hausse de 4,71% des accidents de la circulation, engendrant ainsi une augmentation de 12,35% du nombre des tués. Ce malheureux constat intervient une année après la mise en application des nouvelles dispositions de la loi 04/16 relative à la sécurité routière. Chiffres alarmants Selon M. Touati, directeur du département de la prévention du CNPSR, « cette loi à son début avait donné de bons résultats sur le comportement des usagers de la route, ce qui a induit un recul perceptible du nombre d'accidents et de victimes. Mais cette légère ascension de ce taux en 2005 s'explique par le relâchement dans l'application de la loi et la facilité que trouvent les contrevenants à échapper aux sanctions. Certains conducteurs frappés par une suspension de conduire arrivent souvent à se procurer un autre document sans aucune peine, leur contrôle est quasiment impossible sans la disposition d'un fichier national ». Pour les 9 mois de cette année, il a été enregistré à travers le territoire national 30 360 accidents engendrant ainsi 44 889 blessés et 3 040 décès. Pour la même période de l'année précédente, il y eut 29 271 accidents, avec 43 115 blessés et 2 720 morts. Selon les études faites par ce centre national, les principales causes de ce fléau sont imputées au facteur humain à hauteur de 26 804 des cas d'accidents, soit 88,29%. La classification des éléments culpabilisant l'être humain met la vitesse en premier sur le podium, avec 9 060 accidents (23,09%), puis vient la perte de contrôle du véhicule, avec 5 221 accidents (13,31%),… l'état d'ivresse, le plus accusé, est classé 9ème, sur les 15 paramètres avec 1 172 cas (2,99%). Après, vient le non respect de la priorité, de la distance et de la signalisation. Enfin, arrive l'utilisation du portable en 13ème place avant les causes diverses. Après la responsabilité de l'homme, c'est au tour du véhicule avec 2 058 accidents, soit 6,78%. Et pour terminer, l'environnement met son grain de sel avec 4,93% pour 1 498 accidents. Pour la wilaya d'Adrar, à la même période également, soit les 9 mois de 2006, il a été enregistré 172 accidents, avec 310 blessés et 37 morts. 75,68% en zone rurale pour le nombre de décès, sur les 63,95% d'accidents. Dans l'urbain il y a eu 9 décès. Par rapport à l'année 2005, on constate une légère régression.