Des éléments de la force exécutive relevant du ministre de l'Intérieur Saïd Siam du Hamas renforcés par des militants du mouvement islamiste Hamas ont réussi à tuer le colonel Mohamad Gharib alias Abou Al Majd après plusieurs heures de siège de son domicile qui a subi des tirs de différentes armes dont des roquettes antichar de type B7 et d'autres de fabrication locale. Les affrontements qui se sont déclenchés suite à une altercation entre des hommes de la force exécutive et des gardes du corps du colonel Abou Al Majd, de la sécurité préventive, composée en majorité par des militants du Fatah, ont fait 8 morts et plus de 20 blessés dont l'état de 4 d'entre-eux est jugé très grave, selon des sources médicales qui nous ont assuré que le nombre total de morts est de 8. Le colonel Abou Al Majd, Hossine Helaïyel un dirigeant du Fatah dans le nord de la bande de Ghaza, Chadi Khalil, un élément du renseignement militaire, Ihab Al Mabhouh un élément de la sécurité préventive alors que le cinquième cadavre n'a pas encore été identifié. Parmi les blessés figurent 10 personnes de la famille Gharib tous des proches du colonel Abou Al Majd dont la femme et deux filles ont été blessées lors de la prise d'assaut final du domicile. Le plus dramatique dans ces événements sont les appels à l'aide de cet officier à travers les medias palestiniens, dont la télévision, mais qui sont malheureusement restés sans réponse effective de la part des différents organismes sécuritaires. A l'issue d'une rencontre hier à l'aube entre le président Abbas et le Premier ministre Ismaïl Haniyeh issu du Hamas, de retour du pèlerinage en Arabie Saoudite, jeudi, il a été convenu d'une trêve, une de plus ! « Nous avons décidé d'appeler au calme et au retrait de tous les hommes armés des rues et de continuer le dialogue », a déclaré Haniyeh à la presse à l'issue de sa rencontre avec le président Abbas qui s'est tenue au bureau de ce dernier à Ghaza et à laquelle ont participé des membres d'une délégation sécuritaire égyptienne. Un haut responsable du Hamas, Mohammed Jamassi, a été enlevé le même jour par des hommes armés près de son domicile dans le quartier Sabra au sud-est de Ghaza . Trois éléments du service de la sécurité préventive qui semble la cible privilégiée des hommes de la force exécutive ont été tués, mercredi après midi, près de l'hôpital Al Nasr à Khan Younès, au sud de la bande de Ghaza . Dans la matinée, le même jour, un militant du Fatah et une jeune femme avaient été tués lors d'affrontements à Jabalia. Avec 11 morts et des dizaines de blessés , dont la majorité sont des partisans du Fatah du président Mahmoud Abbas, le bilan de deux jours d'affrontements fratricides est plutôt lourd. Pour la première fois, une délégation composée de responsables des différentes factions palestiniennes a fait porter la responsabilité des événements de jeudi à la force exécutive relevant du ministère de l'Intérieur. Position refutée par le mouvement Hamas et le ministère en question. Les événements de la bande de Ghaza ont eu des répercussions graves en Cisjordanie occupée, où des militants du Fatah ont attaqué des bureaux et des véhicules appartenant au Hamas. Un militant du mouvement islamiste a été blessé par balle selon des sources sécuritaires. Plus tôt dans la journée de jeudi, toujours en Cisjordanie occupée, dans le centre de Ramallah ordinairement calme, tirs, explosions et hurlements de sirènes ont retenti pendant plus de deux heures, alors que les habitants et les clients du marché couraient se mettre à l'abri. Plus d'une dizaine de jeeps israéliennes ont traversé les rues de la ville et un bulldozer de l'armée a renversé les véhicules et les étals du marché. Cette incursion a fait 4 morts dans les rangs palestiniens. Ce raid intervient moins de deux semaines après la rencontre du Premier ministre israélien Ehud Olmert avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et quelques heures avant la rencontre entre Olmert et le président Egyptien Hosni Moubarak à Charm El Cheikh. Abbas a vivement condamné l'agression israélienne estimant qu'elle « prouve que les appels israéliens en faveur de la paix et de la sécurité ne sont pas sincères ». Dans un communiqué, le président palestinien en appelle à la communauté internationale pour retenir l'Etat hébreu. « Cette agression continue n'aboutira qu'à la destruction de tous les efforts en faveur de la paix », a-t-il déclaré, exigeant cinq millions de dollars (3,8 millions d'euros) de compensation pour les dégâts causés aux commerces et véhicules à Ramallah. Visiblement gêné par cette agression, le président Moubarak a condamné le raid lors d'une conférence de presse qui s'est déroulée dans une ambiance glaciale, selon l'agence de presse égyptienne Mena. Il a appelé à « l'arrêt immédiat de tous les actes de violence et de toute pratique qui entrave les efforts » de paix, selon Mena. Ehud Olmert s'est excusé pour les victimes civiles causées par ce raid. « Les choses se sont passées d'une manière qui n'était pas prévisible d'avance ; si cela a fait du tort à des innocents, ce n'était pas notre intention », a-t-il assuré. Hosni Moubarak a affirmé, par ailleurs, que les fonds acheminés dans les territoires palestiniens par l'Egypte ne passaient pas en fraude. « Nous ne permettons pas que l'argent transmis aux Palestiniens passe en fraude, mais la loi égyptienne permet le passage de l'argent tant qu'il est déclaré », a-t-il souligné, réagissant aux demandes d'Ehud Olmert d'empêcher la transmission en fraude de fonds destinés au gouvernement palestinien dirigé par le Hamas. L'agression israélienne contre la ville de Ramallah ne peut être expliquée que par la volonté de l'Etat hébreu de brouiller encore plus les cartes. Le Premier ministre israélien dont la cote de popularité est très basse en Israël pense pouvoir se racheter auprès de l'opinion publique israélienne en s'attaquant aux Palestiniens où qu'ils se trouvent. Faute de le faire dans la bande de Ghaza où les frères palestiniens s'entretuent et lui facilitent la besogne, il les attaque dans la paisible ville de Ramallah afin que les troubles se généralisent dans tous les territoires qu'il veut voir sombrer dans un chaos sans fin. Cela devrait les pousser à s'unir, mais malheureusement, certains d'entre-eux préfèrent toujours faire passer leurs propres agendas au détriment des intérêts du peuple.