Le Conseil national des investissements (CNI) vient d'accorder au groupe Cevital, le 25 décembre dernier, les autorisations nécessaires au lancement de cinq nouveaux projets de grande envergure. « Toutes les difficultés auxquelles nous étions confrontés sont aujourd'hui levées », a affirmé le PDG du groupe, Issad Rebrab, invité hier à l'émission « En toute franchise » de la radio nationale Chaîne III. Il s'agit de projets se chiffrant à plusieurs milliards de dinars que le groupe a décidé d'engager dans des différents secteurs. Le premier concerne la construction de deux centrales électriques en cogénération d'une capacité de production de 50 mégawatts et dont le coût est estimé à 1,83 milliard de dinars. Les deux centrales serviront à renforcer l'alimentation en énergie électrique du complexe de Cevital de Béjaïa et viendront en soutien à la production électrique de Sonelgaz. Les quatre projets restants concernent la réalisation d'une raffinerie de sucre d'une capacité d'un million de tonnes par an, 29 lignes de conditionnement de sucre, une unité de production d'aliments de bétail d'un milliard de dinars et enfin, une unité de production de verre plat et sa transformation de 17,8 milliards de dinars. Le patron de Cevital a indiqué, par ailleurs, que le groupe est également à la recherche d'un partenaire pour se lancer dans la production des cellules photovoltaïques dans le cadre d'un projet de production d'énergie électrique à partir de l'énergie solaire. D'ici à 2010, Cevital devrait également réaliser un complexe de sidérurgie pouvant atteindre, à terme, une capacité de production de 10 millions de tonnes/an. Outre le projet d'un complexe de pétrochimie, pour la production du méthanol, dont l'étude est achevée et prête à être présentée au CNI, plusieurs autres unités industrielles d'une valeur totale de 163 milliards de dinars (plus de 2 milliards de dollars) seront lancés durant les trois prochaines années, a affirmé M. Rebrab. Ce dernier a indiqué que le groupe peut couvrir les 100% des besoins du marché national au niveau des huiles brutes, qui sont totalement importées actuellement, et dégager plus de 50% à l'exportation. Les capacités du groupe peuvent également s'étendre au secteur de la production laitière, sauf que le problème de l'indisponibilité du foncier bloque tout projet en ce sens. Selon l'invité de la Chaïne III, le groupe, qui connaît une croissance annuelle de 50%, a investi jusqu'ici 500 millions de dollars dont 225 millions en 2005. Le volume des investissements pour 2007 est de l'ordre de 500 millions de dollars, a indiqué encore le patron de Cevital. Comment le groupe parvient-il à financer autant de projets ? Pour M. Rebrab, le secret réside dans le fait que les résultats réalisés par le groupe sont automatiquement réinvestis dans des projets touchant des secteurs porteurs. « La transparence dont jouissent les comptes financiers certifiés » permet également à Cevital de lever des capitaux sur la place internationale « sans aucune garantie bancaire », a expliqué encore le PDG du groupe. La bonne santé financière de cette société est confirmée par la confiance dont elle jouit auprès des banques nationales et internationales. « Nous n'avons aucun découvert bancaire, et nos comptes sont certifiés par un cabinet d'audit de renommée internationale, KPMG », soulignera M. Rebrab. Il dira néanmoins que 75% du montant des investissements sont réalisés sur les fonds propres du groupe. Par ailleurs, revenant sur l'accord d'association signé avec l'UE, le patron de Cevital n'a pas manqué de relever les points qu'il considère comme étant « des avantages énormes accordés aux pays européens sans contrepartie » et constitue à ses yeux « une concurrence déloyale ». En effet, en vertu de cet accord, l'UE bénéficie d'un contingent de 150 000 tonnes de sucre blanc à l'exportation vers l'Algérie, à 0% de droits de douanes. Cependant, l'Algérie ne bénéficie pas d'une mesure réciproque et le producteur national de sucre est assujetti pour ses importations de matière première (sucre roux) à 5% de droits de douanes. De plus, a indiqué M. Rebrab, « l'UE subventionne son sucre à l'exportation à hauteur de 70% de sa valeur sur le marché domestique, soit près de 400 euros la tonne ».