Maître Berghel a surpris l'assistance en demandant, lors de la première audience du procès Khalifa, qui se tient au tribunal criminel de Blida, la présence de l'ex-chef du gouvernement Ahmed Ouyahia. Il explique dans une déclaration à El Watan qu'il fait une autre lecture des faits liés à cette affaire. « Sans le silence des autorités, Abdelmoumen Khalifa n'aurait jamais pu constituer sa banque, sa compagnie aérienne et ses nombreuses sociétés. Les citoyens ont vu qu'aucune autorité n'a réagi lorsque Abdelmoumen, un jeune de 34 ans, s'était hissé sur un empire financier en quatre années seulement. Si je demande la présence de l'ancien chef du gouvernement, c'est parce qu'il était au courant des irrégularités. Il était le premier à avoir qualifié l'affaire d'escroquerie du siècle devant l'Assemblée nationale. Sur quelle base a-t-il prononcé cette sentence alors que la justice n'était même pas saisie par les rapports des inspections ? Nous savons qu'il était au courant, qu'il avait des documents et des rapports sur le fonctionnement de Khalifa. Le gouverneur d'Algérie était également au courant et nécessairement les informations circulaient entre eux à travers le ministre des Finances… » L'avocat a estimé que Ouyahia, en faisant cette déclaration sur l'affaire Khalifa, a mis fin au débat. « La preuve, a-t-il expliqué, on retrouve l'escroquerie sur toutes les chaînes de télévision, sur les colonnes des journaux et au niveau de la justice. Les citoyens se demandent toujours pourquoi les instruments de contrôle n'ont pas fonctionné, qui au demeurant ont fait leur travail, mais à un très haut niveau de l'Etat, on a laissé faire. Nous voulons savoir ce qui s'est passé réellement. Qui a laissé faire et surtout pourquoi ? » Interrogé sur la responsabilité de l'ancien chef du gouvernement, Ali Benflis, puisqu'il était en poste durant les années où Moumen Khalifa a atteint son apogée, l'avocat a estimé qu'en ramenant Ahmed Ouyahia, il sera possible de savoir qui était responsable, lui ou Ali Benflis.