Grand soulagement chez les 4 500 marins pêcheurs de Mostaganem qui viennent de reprendre leur activité. Après deux semaines de grève, entamée par la corporation des armateurs, l'activité du port de commerce qui abrite également plus de deux cents embarcations de pêche, aura été fortement contrariée. La raison réside dans le fait de l'exiguïté des quais qui ne peuvent accueillir un aussi grand nombre d'embarcations. Cette contrainte pouvait être atténuée du fait de l'activité quasi permanente des chalutiers qui sont plus souvent en haute mer qu'à quais. Malheureusement, du fait de la grève, toute la flottille de pêche s'est retrouvée à quais. Ce qui engendrera de lourdes contraintes financières pour les bateaux en rade. C'est ainsi que dès l'annonce de la conclusion d'un accord avec le ministère des Ressources halieutiques, tous les navires en état de naviguer prendront le large à la recherche d'une pêche miraculeuse. C'est ainsi que dès jeudi matin, les poissonneries seront approvisionnées en sardine de tous calibres. Toutefois, rares seront sardiniers qui auront la chance de faire une bonne pêche. C'est pourquoi, au niveau du marché, la sardine sera cédée à 100 DA le kg. Un prix suffisamment attractif, surtout pour les marins pêcheurs qui auront été mis à la diète durant quinze jours. Car, contrairement aux usages en vigueur dans tous les pays du monde, le marin pêcheur est aussi un salarié. Lorsqu'il fait une bonne pêche, il sera rémunéré en conséquence. Mais, lorsque les conditions météorologiques ne sont pas favorables ou quand le poisson vient à manquer, c'est l'armateur du navire sur lequel il est embarqué qui lui assure un revenu minimum. Dans le port tunisien de Sfax, la campagne de pêche au thon est limitée à seulement six mois de l'année. L'autre semestre, l'activité est totalement à l'arrêt. Afin de fidéliser son équipage, l'armateur tunisien lui paye un salaire minimum durant la contre-saison. Une pratique qui n'a malheureusement pas cours en Algérie. C'est pourtant l'une des principales revendications des marins pêcheurs qui ne sont classés qu'à la catégorie 3, ce qui leur assure une vie active en dent de scie et une retraite de misère.